Prompte à applaudir bruyamment la ratification par le 111ème Congrès le 22 décembre dernier du traité sur la réduction des armes stratégiques – dit Nouveau START – entre les États-Unis et la Fédération de Russie, par le truchement autorisé de Mgr Howard Hubbard, évêque d’Albany (New York) et président de sa commission Justice et Paix Internationales, la conférence des évêques américains est demeurée muette sur l’abrogation de la loi de 1993 Don’t Ask Don’t Tell par ce même 111ème Congrès et signée par Obama le 22 décembre…
La seule opposition, à ma connaissance, à l’abrogation de cette loi, était venue en juin 2010 de l’archevêque aux Armées, Mgr Timothy Broglio, qui déclarait alors :
- « L’effet de l’abrogation de la loi en vigueur est potentiellement considérable et irrésistible. Rien ne devrait être changé avant qu’on ait le certitude que le moral n’en pâtira pas. Sacrifier les convictions morales de personnes ou leurs conditions d’existence à de pures considérations politiques n’est ni juste ni prudent, et tout particulièrement pour les forces armées en temps de guerre. Les catholiques pensent que rien ne sera modifié si l’on procède à une évaluation approfondie et prudente des effets d’un tel changement. »
Chacun a le droit, rappelait l’évêque, de déclarer – ou de ne pas déclarer – ses préférences sexuelles, mais ce droit n’inclut pas celui de servir dans les forces armées, pas plus, ajouterai-je, que quelqu’un qui a une très mauvaise vue n’a le droit d’être pilote de chasse : la “discrimination” n’a rien à voir là-dedans.
C’est la dernière voix “autorisée” qu’on ait entendue sur le projet d’abrogation et on ne l’a plus même entendue après la publication du rapport du Pentagone rédigé sur la base d’un questionnaire adressé à tous les citoyens sous les drapeaux. Ce rapport conclut à une acceptation majoritaire dans les forces armées de soldats affichant leurs inclinations homosexuelles. Or, ce rapport est outrageusement biaisé, comme cela a été abondamment démontré, et ne présente aucune garantie scientifique. Je ne peux croire que Mgr Broglio puisse y voir « une évaluation approfondie et prudente » susceptible de permettre l’abrogation du DADT.
L’absence de toute mise en garde de l’épiscopat américain pendant le débat national et législatif et sur le rapport du Pentagone a constitué une sorte de “feu vert” pour les législateurs : sur les 135 députés et 25 sénateurs catholiques du 111ème Congrès, 117 ont voté l’abrogation (73 %) : une majorité écrasante.
Seule réaction, et d’importance, sur l’abrogation, celle du nouveau cardinal Donald Wuerl, archevêque de Washington D.C. Interrogé sur Fox News le dimanche 26 décembre pour savoir s’il était opposé à la ratification de l’abrogation du DADT, le cardinal a répondu : « C’est une question qui relève de la politique. Il n’y a pas de position spécifiquement catholique [sur la question] ». Pardon ? Soit la réduction des armements stratégiques relève de la politique, et alors pourquoi les évêques américains s’en mêlent-ils ? Soit cette réduction présente aussi un caractère moral – ce qui est mon opinion – et les évêques sont effectivement fondés à en juger, comme ils l’ont d’ailleurs fait. Il en va de même pour le DADT dont le caractère moral n’est pas moins évident. De toute les manières, j’écouterai avec un plus plus d’attention le cardinal Wuerl quand il acceptera de refuser la communion sacramentelle à des personnages aussi peu “catholiques” que Nancy Pelosi, et qu’il prêtera une oreille un peu plus attentive à un certain Joseph Ratzinger qui, lorsqu’il était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, précisait en 1992 :
- « Il y a des domaines où ce n’est pas une injuste discrimination de prendre en compte l’orientation sexuelle, par exemple dans l’adoption des enfants, chez les instituteurs, chez les entraîneurs sportifs et dans le recrutement des militaires. »
Autant je vois bien l’inconvénient de recruter un pilote de chasse myope, autant je ne vois pas nettement en quoi avoir des militaires homosexuels assumés est plus déplorable que d’avoir des militaires homosexuels cachés…
Soit les homosexuels font des mauvais soldats, (pourquoi, c’est une autre question…) et alors il faut abolir le DADT pour pouvoir poser la question et les écarter du recrutement. Soit ils ne font pas de mauvais soldat, et dans ce cas il faut abolir le DADT parce que quand on s’engage pour aller risquer sa vie pour son pays, hétéro ou homo, c’est rarement sous la couette qu’il faut combattre…
Je partage l’avis du dernier commentaire. J’ajouterai qu’il n’appartient pas à l’Église de s’introduire dans l’articulation des exigences de base pour l’obtention d’un job dans l’armée ou ailleurs. Pensons juste aux hôpitaux…s’il fallait congédier des employés, sous prétexte de leur orientation sexuelle, ma foi on aurait de sérieux problèmes sous les bras. Il y aurait un manque tragique de personnel.
Il est sage que les évêques n’aient pas à jouer un rôle contraire à la mission de l’Église qui est d’accueillir tous les hommes et les femmes quelque soit leur condition personnelle.
Quand le Seigneur dit : Vas et ne pêches plus. il faut bien comprendre que celui ou celle à qui Il s’adresse sait dans son coeur et dans sa conscience qu’il a fauté. Or pour cela Dieu lui a donné la lumière de voir, en sa conscience, qu’il était dans le péché.
En ces temps actuels où les consciences sont déboussolées dès le jeune âge il faut agir en Pasteur avec circonspection et ne pas brusquer inutilement notre mission d’évangélisation. Tout doit s’enraciner dans l’Amour. Rappeler vous le parfum de grand prix.
Je pense ici à saint Grégoire le Grand qui envoya Augustin, évêque, évangéliser l’Albion. Il lui consseilla de ne rien bousculer… agir avec sagacité, prudence et amour. Prudence active oui et qui à la longue portera de bons fruits.
@Charles ED Durand:
Certes le Christ à dit + Va et ne peches plus+ mais il dit bien : +Ne peches plus+.Aussi l’on peut dire que le pardon est conditionné au repentir ainsi qu’à renoncer à ce peché.
D’autre part je m’etonne aussi que les eveques n’aient pas reagit pour l’homosexualité dans l’armée.Non pour l’armée en elle meme mais plutot d’une maniére generale.Car alors pourquoi la condamner dans la vie normale et faire une exception pour les militaires?
D’autre part cette loi sert en quelque sorte de caution morale et promeut d’une facon detournée l’homosexualité.