Les prélats les plus orthodoxes de la Curie ont-ils obtenu un changement éditorial de dernière minute pour “Lumière du monde”, le fameux livre d’entretien du Pape avec le journaliste Peter Seewald? C’est possible et c’est, en tout cas, ce que laise supposer la publication de la version française par Bayard.
Sur la trop fameuse affaire du caoutchouc, l’Osservatore Romano avait donné la version suivante en langue française:
“Il peut y avoir des cas individuels justifiés, par exemple quand une prostituée utilise un préservatif, cela peut être un premier pas vers une moralisation, un premier acte de responsabilité pour développer de nouveau la conscience du fait que tout n’est pas permis et que l’on ne peut pas faire tout ce que l’on veut. Toutefois, cela n’est pas le moyen de vaincre l’infection du HIV. Une humanisation de sa sexualité est vraiment nécessaire.”
La version finale du livre paru chez Bayard donne:
“Il peut y avoir des cas particuliers, par exemple lorsqu’un prostitué utilise un préservatif, dans la mesure où cela peut être un premier pas vers une moralisation, un premier élément de responsabilité permettant de développer à nouveau une conscience du fait que tout n’est pas permis et que l’on ne peut pas faire tout ce que l’on veut. Mais ce n’est pas la véritable manière de répondre au mal que constitue l’infection par le virus VIH. La bonne réponse réside forcément dans l’humanisation de la sexualité.”
Je n’insiste pas sur le “un prostitué” / “une prostituée”.
Mais il est intéressant de noter que le “justifié” de la première phrase a disparu dans la version finale.
Comme Bayard n’est pas une maison particulièrement réputée pour son “intégrisme”, peut-être peut-on en déduire que quelques prélats, à Rome et ailleurs, sont montés au créneau…
ah ! les responsabilités qu’ont les manipulateurs des esprits, falsificateurs de traductions…”la vérité dans la charité” voilà le bon exemple que devraient suive toutes les “têtes pensantes” et tous les journalistes !