La revue de la communauté de Chéméré-le-Roi, Sedes Sapientiae (sommaire en pdf), a reproduit l’homélie de Mgr Nicolas Brouwet, évêque auxiliaire de Nanterre, prononcée le 4 septembre 2010 à l’occasion de l’ordination sacerdotale de l’un des frères. En voici un extrait :
Le caractère sacerdotal souligne le fait que le prêtre est instrument de la grâce du Christ : ce n’est pas la sainteté qui produit la grâce, mais le Christ qui agit dans la personne du prêtre.
Il est absolument indispensable de se souvenir de cela. A une époque où la personnalité des prêtres est parfois survalorisée. On préfère tel prêtre à tel autre. On va à la messe célébrée par celui-ci plutôt qu’à celle célébrée par celui-là. On aimerait que le prêtre qui nous a mariés baptise aussi nos enfants. Il y a une forte personnalisation de la relation au prêtre.
Tout cela n’est pas interdit. C’est même parfois très profitable.
Mais le risque c’est d’oublier que le prêtre n’est que l’intendant des mystères du Christ. […] Derrière le prêtre célébrant les sacrements, il y a le Christ agissant. Toujours. Même s’il est fatigué ; même s’il est inaudible ; même si le sermon n’est pas à la hauteur de nos espérances. Même si le prêtre a des défauts de caractère.
On pourra bien être fasciné par la parole de feu d’un prêtre. Ou par la beauté des liturgies qu’il célèbre. Mais le mystère du sacerdoce est infiniment plus que cela. C’est le mystère du Christ guérissant, relevant, pardonnant, proclamant le Roayume de Dieu, s’offrant lui-même de manière inconditionnelle, à travers le ministère d’un homme choisi et consacré pour être le signe, le visage du Seigneur au milieu de son peuple.