Wesley J. Smith, spécialiste américain de bioéthique et de morale, livre à cette intéressante réflexion : il apporte la « preuve certaine » que la Fédération mondiale des associations pour le droit de mourir (World Federation of Right to Die Societies) a élargi son champ d’agitation de manière significative en publiant son nouveau Manifeste. C’était le 28 septembre, ici.
« Nous qui croyons aux droits et à la liberté de tous, nous affirmons (le) droit de mourir dans la dignité, c’est-à-dire paisiblement et sans souffrance. Tous les adultes compétents – quelles que soient leurs nationalités, professions, croyances religieuses, leurs opinions éthiques et politiques – qui souffrent de manière insupportable de maladies incurables doivent avoir accès à plusieurs choix à la fin de leur vie.
« La mort est inévitable. Nous croyons fortement que la décision sur la manière et le moment de mourir doivent être du ressort de l’individu, tant que ces demandes ne font pas d’autre tort à la société que la tristesse associée à la mort.
« La volonté clairement exprimée des individus, dès lors qu’ils sont pleinement informés de leur diagnostic, de leur pronostic et des moyens accessibles de soulagement, doit être respectée par tous comme l’expression de droits humains intrinsèques. »
Commentaire de Wesley J. Smith : la nouveauté vient de l’introduction du mot « incurable » là où naguère, on parlait encore de maladie « en phase terminale ». C’est une extension considérable du « droit de mourir » car elle peut être théoriquement appliquée à n’importe quelle maladie chronique.
On peut contester cette interprétation en soulignant l’ajout du membre de phrase « à la fin de leur vie ». Il n’est pas gratuit. Mais il est clair qu’une maladie est forcément « incurable », et forcément « en phase terminale », à la fin de la vie du patient. Alors pourquoi avoir tout modifié pour ajouter : « incurable » ? Dans un Manifeste qui tient moins d’une page, le mot a un poids certain, et il est certainement utilisé dans le sens utile à la culture de mort…
L’Association pour le droit de mourir dans la dignité (président d’honneur : Henri Caillavet) fait partie de la Fédération mondiale.