Voici la transcription mot à mot de la partie de l’interview de Jean-Marie Le Pen par Laurence Ferrari à l’émission Dimanche +, sur Canal +, le dimanche 15 octobre 2006, concernant l’avortement, telle qu’elle a paru dans Présent daté du 21 octobre.
— Laurence Ferrari : Vous avez une position qui a évolué sur l’avortement. Vous avez une position plus nuancée, vous dites que ce n’est pas un des thèmes du combat politique d’aujourd’hui…
— Jean-Marie Le Pen :… Non, je ne me suis pas exprimé sur le sujet…
— L.F. : Vous avez déclaré à Radio Courtoisie que la remise en cause des lois sur l’avortement n’est pas un des thèmes du combat politique d’aujourd’hui.
— J.-M.L.P. : Oui, c’est ça. Je pense que ce n’est pas un des thèmes d’actualité.
— L.F. : Mais vous avez changé d’avis à ce sujet-là ?
— J.-M.L.P. : Je n’ai pas changé d’avis. Je suis pour la défense de la vie mais je pense qu’il y a des questions qui sont prioritaires et celle-là, en l’état actuel de l’opinion publique, ne me paraît pas prioritaire. Moi, j’essaie de rassembler les Français sur la prise de conscience du danger qui menace leur pays et il ne me semble pas pour l’instant, ce n’est pas le danger principal.
— L.F. : C’est un point important pour votre électorat, écoutez ce que vous disiez en 1984 :
Extrait de L’Heure de Vérité du 13 février 1984 où JMLP déclare : « La législation de l’avortement a été dans notre pays une régression de plusieurs siècles, peut-être même de plusieurs millénaires car les Romains avant même le christianisme avaient noté l’infans conceptus, c’est-à-dire que l’enfant conçu est réputé né chaque fois qu’il s’agissait de son intérêt. Et je ne reconnais pour ma part pas le droit de tuer l’avenir dans la personne des enfants. »
— L.F. : Alors quel Le Pen faut-il croire ?
— J.-M.L.P. : Ecoutez, vous n’avez pas d’autres archives que celles-là ? C’est toujours les mêmes, quoi ! C’est toujours les questions faciles !
— L.F. : Donc, vous n’allez pas abroger les lois sur l’avortement ?
— J.-M.L.P. : Ecoutez, je ne sais pas. Le président de la République n’a pas à abroger des lois sur tel ou tel point de la politique. Il y a un gouvernement pour ça, il y a une Assemblée pour prendre ses responsabilités mieux qu’elle ne l’a fait pour le génocide arménien.
Source : www.present.fr