Dans Liberté politique, Olivier Frèrejacques se réjouit de la polémique sur la prière dans les établissements sous contrat :
Une nouvelle fois, la polémique est venue de l’Assemblée. Le 4 novembre, devant la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale, le ministre Édouard Geffray a joué la carte de l’intransigeance laïcarde en sermonnant l’Enseignement catholique sur la prière en classe et l’application des nouveaux programmes d’éducation à la sexualité.
Une prise de position qu’on aurait trouvée plus naturelle dans la bouche d’anciens socialistes comme Gabriel Attal ou Élisabeth Borne, mais qui est finalement venue de ce fonctionnaire ambitieux, passé par les bureaux de François Bayrou et Jean-Michel Blanquer.
Pas passé par l’école des idées, il en a à revendre en matière d’opportunisme. Comme pour contrebalancer l’annonce de la suppression de milliers de postes dans l’Éducation nationale, le ministre tente de troquer ce coup de rabot contre une diversion de type sociétal, ici faite de vieilles lubies laïcardes, saupoudrées d’enseignements à la sexualité, version LGBT.
Diviser pour mieux régner : l’adage n’a jamais été aussi vrai que sous l’ère Macron, avec sa constitutionnalisation de l’avortement et ses panthéonisations de personnages abjects.
Tellement mauvais qu’il bonifie les évêques !
Édouard Geffray ne sera qu’une anecdote dans la petite histoire macronienne de la Ve République. Septième ministre de l’Éducation nationale en seulement trois ans et demi, on l’oubliera vite. Il est le maillon d’une longue chaîne bien pourrie où se succèdent idéologues et opportunistes, et parfois les deux ! D’une vilenie sort parfois du bon, et ici c’est un peu le cas. Réunis à Lourdes du 4 au 9 novembre, les évêques de France, d’ordinaire très tièdes, ont pour une fois fait bloc derrière Guillaume Prévost, secrétaire national de l’Enseignement catholique.
Ce dernier avait tout simplement affirmé le 23 septembre :
« Il faut redonner clairement le droit à une enseignante de faire une prière le matin avec ses élèves, parce que c’est le cœur du projet catholique »,
et d’ajouter, un brin taquin :
« Moins nous serons chrétiens, plus nous serons une concurrence déloyale pour l’enseignement public. »
Sur cette touche d’espoir, dans une période où il en manque cruellement, et même s’il n’y a pas grand-chose à attendre de tout cela, ne gâchons pas notre plaisir !
