La fusion entre Radio Notre-Dame et le réseau RCF fait grincer des dents. Après plus de quarante ans d’existence à Lyon, RCF (Radio chrétienne francophone), acculée par des difficultés financières, a fusionné avec Radio Notre-Dame.
Ce rapprochement, censé donner naissance à « la première radio chrétienne de France », suscite une vive inquiétude parmi les salariés, qui dénoncent une gestion autoritaire. Une enquête publiée par mediacités souligne une vague de départs de collaborateurs de la radio, et un glissement à droite au sein de l’antenne.
Avec 600 000 auditeurs quotidiens revendiqués, RCF reste un acteur majeur du paysage radiophonique français. Mais, suite à un désengagement progressif des évêques, principaux bailleurs du réseau avec environ 4,5 millions d’euros par an, et à l’érosion des dons, RCF a été poussée à s’allier avec Radio Notre-Dame, forte de 100 000 auditeurs et d’une vingtaine de salariés.
Depuis septembre 2024, les deux radios partagent l’intégralité de leur grille, avec une matinale commune et une programmation désormais unifiée sur 64 antennes locales, en France et en Belgique. Pour certains, la fusion ressemble davantage à une prise de contrôle de Radio Notre-Dame sur son homologue lyonnaise.
Les critiques visent Bruno Courtois, ancien directeur général de Radio Notre-Dame, nommé à la tête de la nouvelle entité, qui, comme son nom ne l’indique pas, est de nature rigide.
La réorganisation aurait provoqué, depuis début 2024, une vingtaine de départs de RCF.
Au-delà des questions de management, c’est l’identité de la radio qui est en jeu, dont certaines antennes s’étaient fait remarquer pour leur ligne hétérodoxe… Historiquement marquée par une ligne progressiste, voire islamophile, RCF subit un virage vers la droite. Louis Daufresne, éditorialiste de la matinale, proche des milieux catholiques conservateurs, habitué des plateaux de CNews, ne serait pas apprécié par les gauchistes de RCF.
Concurrencé par la chaîne KTO, qui projette elle-même une radio, RCF a vu l’apparition de lignes catholiques identitaires croissantes sous l’impulsion des médias détenus par Vincent Bolloré (Cnews, C8, Europe 1, Paris Match ou encore Le journal du Dimanche).