Le pape Léon XIV s’est adressé à l’Ordre de Malte. Dans son message donné à l’occasion de la solennité de saint Jean-Baptiste, le 24 juin dernier, le pape soulignait notamment que le renouveau auquel l’Ordre de Malte est appelé ne saurait être qu’institutionnel et normatif:
Vous êtes engagés dans un chemin de renouveau. Ce renouveau ne peut être simplement institutionnel, normatif : il doit d’abord être intérieur, spirituel, car c’est lui qui donne sens aux changements de règles. Vous avez renouvelé votre propre droit, la Charte constitutionnelle et le Code de Melitense. C’était nécessaire, car plusieurs points devaient être clarifiés, notamment la nature d’un Ordre religieux, donné et garanti par les membres de la Première Classe, mais dont la force charismatique est également partagée par les Deuxième et Troisième Classes, avec une progressivité différente.
Le pape est par ailleurs prudent sur la spécificité de l’Ordre, qui se caractérise ainsi par certains attributs de souveraineté (l’existence, par exemple, d’un droit de légation active, lequel permet à l’Ordre d’accréditer des représentants auprès de certains États): il faut rapporter cela aux finalités de l’Ordre que sont la foi et le service aux pauvres:
Au fil des siècles, l’Ordre a acquis une importance toujours plus grande sur la scène internationale, un type de souveraineté très particulier, avec des prérogatives en ce domaine qui doivent nécessairement être fonctionnelles aux fins de tuitio fidei et d’obsequium pauperum . Si vous utilisiez ces prérogatives en vous laissant attirer par la mondanité, peut-être sans vous en rendre compte, précisément à cause de l’illusion qu’elle implique, vous courriez le risque d’agir en perdant de vue le but. Nous devons continuellement faire nôtre l’enseignement de Jésus, qui n’a pas demandé au Père de nous retirer du monde, car il nous y envoie, mais que nous ne sommes pas du monde comme lui n’est pas du monde ; et il a demandé au Père de nous protéger du malin (cf. Jn 17, 14-16.18).
Notons que la critique de la mondanité est une critique du monde, et pas seulement de la mondanité spirituelle qui donnait aussi l’impression, dans le passé, que l’on mettait aussi en cause l’existence d’une vie spirituelle.