Face à l’enjeu du débat actuellement en cours au Parlement sur la question de la fin de vie, Monseigneur François Durand évêque de Valence exprime sa vive préoccupation.
Comme évêque catholique du diocèse de Valence, tout en disant clairement l’opposition de l’Église catholique à l’acharnement thérapeutique qui constitue une obstination déraisonnable, je veux rappeler l’interdit fondamental de tuer et donc le refus de toute euthanasie (même si elle est décrite comme « aide à mourir ») et de tout suicide assisté. Pour moi, la Loi Cleys–Léonetti doit pouvoir être appliquée avec les moyens nécessaires. Je constate au contraire que les moyens engagés pour les Services de Soins palliatifs sont très insuffisants dans notre pays, comme ont pu m’en témoigner plusieurs soignants, familles et des membres des équipes d’aumônerie catholique.
Le projet de Loi tel que présenté constitue une rupture avec l’essence du soin. Il ne présente pas non plus les garanties éthiques nécessaires et est une menace pour les plus vulnérables d’entre nous. Enfin, il rompt l’équilibre à assurer entre autonomie et solidarité.
Pour toutes ces raisons, j’appelle les parlementaires à faire preuve d’un discernement encore plus aiguisé pour la discussion de ce projet de Loi. Comme le précise la tribune Les dangers d’une rupture anthropologique rédigée par les responsables des cultes en France, « Légaliser la mort administrée ne sera pas un progrès, mais une régression éthique, sociale et médicale. Il faut choisir l’investissement dans les soins palliatifs, la formation à l’écoute, l’accompagnement global des personnes jusqu’à la fin de leur vie. Ce choix est celui de l’humanité contre l’abandon, de la relation contre la solitude, du soin contre la résignation. »
+Mgr François Durand