Veronica Connolly a comparu mardi devant la Haute Cour de Londres où elle fait appel de sa condamnation pour avoir envoyé des photos d’avortements à des pharmacies commercialisant la pilule du lendemain. La décision a été mise en délibéré à une date indéfinie par le juge, Lord Justice Dyson, et sera rendue par écrit.
L’équivalent du procureur, “Directeur des poursuites publiques”, a soutenu la condamnation de cette femme handicapée de 50 ans en expliquant que le public a le droit de ne pas être confrontée à des images dérangeantes et explicites en ouvrant leur courrier : Mme Connelly avait été jugée coupable d’avoir posté des images “indécentes ou grossièrement offensantes”.
Une partie civile qui avait reçu l’un des trois courriers a déclaré s’être sentie particulièrement touchée dans la mesure où sa fille venait de faire une fausse couche. Tout en regrettant ce fait Mme Connelly a précisé qu’elle cherchait seulement à “informer” ceux qui distribuent la pilule du lendemain sur la réalité de l’avortement. D’un côté la mise à mort d’innocents, de l’autre, l’emprisonnement d’une femme malade pour compenser… des larmes.
L’avocat de Veronica Connelly a déclaré que cette affaire “pose d’importants problèmes de droit par rapport à l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme relatif à la liberté d’expression, et dans une moindre mesure à l’article 9, sur l’expression religieuse”.
On peut ajouter que les images de foetus avortés sont choquantes : choquantes, mais la réalité l’est bien davantage et le fait de les interdire indique clairement que l’on ne veut pas faire connaître cette réalité. Des parents peuvent regretter également que leurs enfants aient été confrontés à de telles images : ce n’était pas le cas ici, et de toute façon on voit bien pire sur le plan de l’indécence et des publicités grossièrement offensantes, sans que jamais des poursuites soient engagées.
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