Lors d’une conférence de presse aujourd’hui à Madrid, le président de l’Académie pontificale pour la vie, Mgr Elio Sgreccia, a averti qu’avec la sélection génétique, l’avortement, la chute de la natalité et l’euthanasie “on marche vers l’autogénocide de l’espèce humaine”.
Le prélat s’exprimait à l’occasion de sa conférence à propos du “magistère de Jean-Paul II sur la vie humaine” donnée cet après-midi à l’Université Saint-Paul. Il existe aujourd’hui “une mentalité qui consiste à faire confiance au pouvoir biotechnologique” et qui prétend “changer le statut de l’espèce humaine”.
C’est un “délire à propos de l’auto-construction des hommes à l’image et à la ressemblance d’autres hommes qui détiennent le pouvoir”. Un délire auquel la société dans son ensemble est désormais perméable puisqu’elle “justifie aujourd’hui le fait qu’on devrait sélectionner les enfants pour qu’ils soient tous parfaits, sans défauts, et éliminer ceux qui ne satisfont pas à ces conditions”. Un “délire de puissance” né d’une “perception fausse de l’origine de l’homme”, puisque “nul être humain ne peut affirmer qu’il est né par sa propre volonte, ni qu’il s’est construit lui-même” :
“C’est le grand mensonge sur lequel on prétend établir cette toute-puissance biotechnologique qui veut changer la structure même de la nature humaine et la libérer ainsi de toute culture antérieure.”
Il faut “démasquer” tous les mécanismes de la sélection génétique qui “ne conduisent pas vers ce qu’imaginent les scientifiques mais à la destruction de l’espèce humaine”, a-t-il poursuivi.
A propos de l’euthanasie, Mgr Sgreccia a déclaré que l’homme, en raison d’une “profonde sécularisation”, ne dispose plus d’une “énergie spirituelle suffisante pour affronter la douleur”, et qu’il a perdu “le sens de la transcendance”.
Comme le cardinal Ruini il y a deux jours, Mgr Sgreccia a rappelé que si l’homme a le droit et la liberté de refuser l’acharnement thérapeutique, il a rappelé que celui-ci ne comprend jamais l’alimentation, l’hydratation ou l’hygiène.
A propos de l’Espagne, il a précisé que les nouvelles lois de reproduction humaine assistée, de biomédecine, de légalisation du “mariage” homosexuel et du divorce express font traverser à ce pays un “moment de tribulation et de frayeur” et qu’il avance “sur un chemin de sécularisation dommageable pour la société”.
“La faiblesse de la communauté chrétienne et la force de la société laïcisée peut faire prévaloir le désastre”, a-t-il conclu, plaidant pour que “l’Europe inverse la marche”. “Jusqu’à présent on a accepté la culture de mort et ce chemin conduit à l’autodestruction.”
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