En ce dimanche dans l’octave de Pâques (in albis), l’Eglise nous donne également de fêter la Miséricorde, puisque ce dimanche est également le dimanche de la Miséricorde, institué par le Pape Jean-Paul II.
Extrait de l’Homélie du Pape Jean-Paul II lors de la canonisation de Sainte Faustine le 30 avril 2000
Aujourd’hui, ma joie est véritablement grande de proposer à toute l’Eglise, qui est presque un don de Dieu pour notre temps, la vie et le témoignage de Soeur Faustyna Kowalska. La Divine Providence a voulu que la vie de cette humble fille de la Pologne soit totalement liée à l’histoire du vingtième siècle, le siècle que nous venons de quitter. C’est, en effet, entre la Première et la Seconde Guerre mondiale que le Christ lui a confié son message de miséricorde. Ceux qui se souviennent, qui furent témoins et qui prirent part aux événements de ces années et des atroces souffrances qui en découlèrent pour des millions d’hommes, savent bien combien le message de la miséricorde était nécessaire.
Jésus dit à Soeur Faustyna: « L’humanité n’aura de paix que lorsqu’elle s’asdressera avec confiance à la Divine Miséricorde » (Journal, p. 132). A travers l’oeuvre de la religieuse polonaise, ce message s’est lié à jamais au vingtième siècle, dernier du second millénaire et pont vers le troisième millénaire. Il ne s’agit pas d’un message nouveau, mais on peut le considérer comme un don d’illumination particulière, qui nous aide à revivre plus intensément l’Evangile de Pâques, pour l’offrir comme un rayon de lumière aux hommes et aux femmes de notre temps.
3. Que nous apporteront les années qui s’ouvrent à nous? Quel sera l’avenir de l’homme sur la terre? Nous ne pouvons pas le savoir. Il est toutefois certain qu’à côté de nouveaux progrès ne manqueront pas, malheureusement, les expériences douloureuses. Mais la lumière de la miséricorde divine, que le Seigneur a presque voulu remettre au monde à travers le charisme de Soeur Faustyna, illuminera le chemin des hommes du troisième millénaire.
Comme les Apôtres autrefois, il est toutefois nécessaire que l’humanité d’aujourd’hui accueille elle aussi dans le cénacle de l’histoire le Christ ressuscié, qui montre les blessures de sa crucifixion et répète: Paix à vous! Il faut que l’humanité se laisse atteindre et imprégner par l’Esprit que le Christ ressuscité lui donne. C’est l’Esprit qui guérit les blessures du coeur, abat les barrières qui nous éloignent de Dieu et qui nous divisent entre nous, restitue la joie de l’amour du Père et celle de l’unité fraternelle.
4. Il est alors important que nous recevions entièrement le message qui provient de la Parole de Dieu en ce deuxième Dimanche de Pâques, qui dorénavant, dans toute l’Eglise, prendra le nom de « Dimanche de la Miséricorde divine ». Dans les diverses lectures, la liturgie semble désigner le chemin de la miséricorde qui, tandis qu’elle reconstruit le rapport de chacun avec Dieu, suscite également parmi les hommes de nouveaux rapports de solidarité fraternelle. Le Christ nous a enseigné que « l’homme non seulement reçoit et expérimente la miséricorde de Dieu, mais aussi qu’il est appelé à « faire miséricorde » aux autres: « Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7) » (Dives in misericordia, n. 14). Il nous a ensuite indiqué les multiples voies de la miséricorde, qui ne pardonne pas seulement les péchés, mais répond également à toutes les nécessités de l’homme. Jésus s’incline sur toute forme de pauvreté humaine, matérielle et spirituelle.