Le Conseil supérieur de l’éducation (CSE), instance consultative de l’Éducation nationale, s’est prononcé jeudi avec 60 voix pour et 0 contre le nouveau programme d’éducation à la sexualité, fortement contesté. La FCPE et la PEEP (public) ont voté “pour”. L’APEL (pour le privé) s’est abstenue. L’APEL n’a pas communiqué sur cette abstention.
Près de 150 amendements ont été débattus au cours du CSE. Certains ont été adoptés en séance, mais l’Éducation nationale d’Elisabeth Borne garde la main pour la rédaction finale.
Le programme prévoit un apprentissage en deux étapes : «une “éducation à la vie affective et relationnelle” pour l’école maternelle et l’école élémentaire, une “éducation à la vie affective et relationnelle, et à la sexualité” pour le collège et le lycée», avec «un ajustement à l’âge et à la maturité des élèves».
Dans un communiqué, l’Unsa s’est réjoui du «maintien des termes “identité de genre” et “orientations sexuelles” dans le programme» comme des «mots explicites comme hétérosexualité, homosexualité, bisexualité».
La fédération de parents d’élèves FCPE, a demandé au gouvernement de publier «rapidement» ce programme et de «ne céder à aucune pression conservatrice» en l’appliquant à la rentrée.
Le Syndicat de la famille (ex-Manif pour tous) évoque un texte «modifié, mais dans le mauvais sens» en épinglant notamment «la peur des syndicats d’informer les parents» avant les séances d’éducation à la sexualité :
- la lutte contre les stéréotypes de genre est omniprésente dès maternelle, sous la forme d’une contestation systématique de toutes les représentations mentales que peuvent avoir les enfants du féminin et du masculin. La critique permanente de tout ce qui pourrait faire penser à une différence entre homme et femme va à l’encontre de l’objectif d’égalité, qui supposerait au contraire la valorisation des filles comme des garçons, la connaissance des ressemblances comme des différences (physiques, mais aussi physiologiques, émotionnelles, cognitives, etc.), mais sans généralisation absurde, chacun étant unique. Cela aiderait les garçons et les filles à se comprendre et créerait de la confiance les uns dans les autres ! Quant à la liberté, pour les uns comme pour les autres, d’exprimer leurs préférences en matière de jeux, métiers ou autres, elle est une évidence, qui doit être exprimée en positif et non sur la base de l’idée caricaturale d’un « patriarcat systématique ».
- La déconnexion qui est faite, à partir de la 5e, entre sexe et genre est inacceptable : laisser penser aux élèves que le genre (l’expression sociale et culture de l’identité sexuelle) est indépendant du sexe (biologique) est fondée sur une idéologie. Une telle affirmation, qui met en doute leur identité, est susceptible de troubler des adolescents, en pleine recherche de compréhension et d’estime d’eux-mêmes. Le rôle des éducateurs est d’abord de donner du sens, de rassurer et de conforter les jeunes sur ce qu’ils sont.