Jouer à chat : non. Jouer aux boules de neige : non. Faire une carte de fête des mères pour sa maman : non. Les faits divers rapportés dans les messages précédents servaient essentiellement de contre-point à celui-ci, dont divers blogs amis parlent depuis hier, et qu’il n’est pas inutile de creuser un peu. Car au-delà du scandale, il y a encore des scandales, et une manipulation.
Donc, le vendredi 3 août, Amsterdam sera envahi comme tous les ans par la Gay Pride locale, qui comporte un défilé en bateaux sur les canaux, connu pour la tenue débridée des participants.
Le 16 janvier dernier, un jeune « homo » d’un village perdu des Pays-Bas, Danny Hoekzema 14 ans (il a fait son coming-out il y a un an et demi, à 12 ans à peine), lance son site web, avec le concours de l’organisation gay COC-Nederland organisatrice de l’événement. Son idée : faire participer un bateau avec des gays et lesbiennes de 11 à 16 ans, afin que ces mineurs exclus des clubs de rencontres, sites gays et autres rendez-vous puissent montrer qu’ils sont normaux, et trouver des congénères à qui parler. Vingt adolescents et pré-adolescents, pas un de plus, répondent à son appel.
Pourtant cet appel a été complaisamment relayé par la presse écrite et télévisée. Cinq reportages seront diffusés, dont un qui fait l’ouverture du Jeugdjournaal (JT pour les jeunes de 9 à 12 ans) de l’agence d’informations publiques NOS le 25 janvier. Il couvre près de la moitié des 10 minutes de temps d’antenne et s’accompagne de commentaires complices, de quelques mots aigres sur les « quelques » gens qui y trouvent à redire, et d’un appel à se connecter sur le site du JT pour obtenir de plus amples informations.
Il faut savoir qu’aux Pays-Bas de multiples chaînes de diverses colorations se partagent l’antenne au pro rata de leurs abonnés, mais les informations nationales sont assurées par cet organisme public, NOS.
Dans un premier temps le maire d’Amsterdam, Job Cohen, s’oppose au projet ; des questions sont posées au parlement par des élus protestants.
Jeudi dernier, le maire a léve son interdiction, après des pourparlers avec COC, en prenant acte de ce fait si possible encore plus scandaleux que les précédents : plusieurs parents des vingt jeunes se sont manifestés auprès du COC pour dire leur soutien et pour annoncer qu’ils sont prêts à accompagner leurs enfants sur le fameux bateau. Job Cohen donne alors son feu vert…
L’une des raisons pour lesquelles le maire avait refusé dans un premier temps était que l’une des personnalités du comité de soutien de la Gay Pride Amsterdam se trouvait être Gert Hekma, professeur en études « gay et lesbiennes » (sic) à l’Université d’Amsterdam. Celui-ci passe pour un militant de la pédophilie, comme en témoigne une très sérieuse interview publiée par la revue Martijn que la décence la plus élémentaire interdit de citer ici. Mais on y voit que sa réputation n’est pas surfaite. Juste ceci – se réclamant de Sade, Hekma déclare :
Je crois qu’il faut forcer les enfants. Les enfants sont aussi des êtres casse-pieds, qu’il faut à un moment mettre sur le droit chemin. Et cela vaut aussi pour le sexe. Mais on craint cela comme la peste aujourd’hui. Il serait très nécessaire de relire Sade aujourd’hui…
La publicité donnée à ce soutien pour le moins gênant a poussé COC à s’en désolidariser. C’est la deuxième raison pour laquelle Job Cohen, d’abord échaudé, a cru pouvoir autoriser le bateau de Danny Hoekzema.
Il n’y a franchement rien à ajouter…