Son évêque, Mgr Jacques Habert, est interrogé dans France catholique. Extraits :
Cinq messes seront célébrées le 6 juin sur les sites du Débarquement. C’est tout un symbole ?
En effet. La messe, c’est la bonté de Dieu qui se rend présent dans une hostie et dans une coupe. Ainsi, en ce jour anniversaire, l’amour de Dieu sera présent sur ces plages qui furent le théâtre de la violence la plus inouïe. Au travers de la messe, c’est aussi la tendresse de Dieu et son intercession que nous implorons, en particulier pour tous ces jeunes gens qui sont tombés et pour lesquels nous éprouvons un immense respect.
La dimension œcuménique sera aussi très présente au cours de ces journées…
Oui, c’est un élément très important. Notre diocèse est jumelé depuis longtemps avec le diocèse anglican d’Exeter en Grande-Bretagne. Nous avons noué des relations très fraternelles, qui sont le reflet de la fraternité qui unissait les combattants du 6 juin, qui étaient catholiques, anglicans, protestants, juifs… Hélas, nous ne célébrerons pas la messe avec nos frères anglicans, ce qui reste une vraie blessure, mais nous serons réunis dans la prière lors d’une liturgie au cours de laquelle nous accueillerons trois lumières, venues de Grande-Bretagne, du Canada et d’Allemagne.
Cet anniversaire est aussi l’occasion de faire mémoire des figures religieuses pendant le conflit…
Il faut saluer à ce titre le travail exceptionnel réalisé par le Père Pascal Marie qui a recensé ces figures avec précision. Il s’agit de victimes des bombardements, de déportés pour faits de résistance… Au total, on décompte 138 prêtres, séminaristes, religieux et religieuses qui ont perdu la vie pendant la Seconde Guerre mondiale. Certains cas sont particulièrement poignants, comme les bénédictines de Lisieux, dont 21 furent tuées dans un bombardement le 7 juin 1944. […]
(illustration : messe du 12 juin 1944, sur Omaha Beach)