Le Daily Mail, quotidien très populaire outre-Manche, racontait vendredi l’histoire d’Anna Chernocke, photographe et illustratrice freelance. « Pourquoi j’ai changé d’avis quelques secodes avant de subir un avortement », proclame le titre de l’article.
La jeune femme venait de rompre avec son petit ami. Etant sous contraceptifs chimiques, elle n’a eu connaissance de sa grossesse qu’à seize semaines, après avoir consulté pour des troubles apparemment digestifs. Pas question de garder le bébé : elle était seule, et affectée d’une maladie cardiaque qui rendait sa grossesse dangereuse. Trouver deux médecins pour déclarer justifiée l’intervention tardive fut un jeu… d’enfant. Et Anna obtint un rendez-vous pour avortement à 4 mois et demi.
Dans la salle d’attente de l’hôpital, elle n’attendait plus que l’appel de la salle d’opération où elle devait subir un avortement par dilatation et extraction. On lui avait administré des prostaglandines par voie vaginale pour faciliter l’ouverture du col. On venait seulement de lui expliquer en quoi consistait l’intervention : on allait chercher le cœur du fœtus, lui injecter un poison, puis le démembrer « délicatement » et l’extraire. Elle sentait le bébé bouger. Elle commença à lui parler, ne trouvant qu’un seul mot : « Pardon. »
Arrivée au bloc elle se trouve devant le médecin, la cinquantaine paternelle. Il lui demande gentiment si elle a quelque chose à dire.
« Je suis vraiment désolée, mais j’ai changé d’avis. »
Et là, euphorie. Le médecin, tout sourire, la saisit par l’épaule : « Félicitations ! Bien joué, vous ne le regretterez pas. » Des deux infirmières qui l’ont conduite dans la salle, l’une explique que cela fait des années qu’elle tente d’avoir un enfant, sans succès… L’autre lui dit que le fait de devenir mère a été la meilleure chose qui lui soit arrivée dans sa vie : « Vous n’allez jamais regretter la décision que vous venez de prendre. C’est une chose merveilleuse, magnifique. »
Trois ans plus tard, Anna est d’accord. Et elle est enceinte de son deuxième enfant.
Quant aux médecins britanniques, ils sont de plus en plus nombreux à réclamer l’interdiction de l’avortement : ils sont près de 20 % désormais, tandis que plus de 50 % des généralistes voudraient voir réduit le délai légal de 24 semaines, notamment en raison du traumatisme que subissent les femmes, mais aussi les personnels médicaux lors d’avortements tardifs. Près d’un quart refuse de signer les demandes d’avortement et certains affichent même en salle d’attente leur refus de toute consultation de demande d’avortement.
Un choix que n’a pas fait le Dr Tammie Downes : elle préfère la dissuasion, et souvent, cela marche (pour les anglophones, c’est ici).
Voici un commentaire que j’avais laissé vendredi dernier sur e-deo. Je n’avais pas encore lu l’article ci-dessus. Apparemment, je n’ai pas tout faux 1) sur la réticence des médecins à pratiquer l’IVG 2) sur le traumatisme pour la mère. Je soumets ces propos à votre modération :>>“Déjà en France, le personnel médical (quelles que soient les convictions…) est —parait-il— mal à l’aise de pratiquer des IVG à la 12e semaine et non plus à la 10e car on voit déjà beaucoup plus que “cela” ressemble à un être humain…>>Car, ceux qui promeuvent l’IVG se gardent bien de dire que l’on peut déceler – horreur nécessaire dans mon propos : – des morceaux de bras, de tête, de jambes… évidemment, ce qui est aspiré ou cureté n’étant pas une tumeur quelconque, mais bien un embryon développé parfois au seuil d’être qualifié foetus…>>( Je crois savoir qu’à la 11e semaine de grossesse, à l’échographie, on décèle tout ! La tête, la nuque -qui permet de dépister déjà une éventuelle trisomie si la nuque est anormalement large…-, les bras, les 5 petits doigts sur chaque main !, le tronc bien sûr, les jambes… etc. Pourquoi nier l’évidence qu’il s’agit déjà d’un tout petit – même s’il ne fait que 4 cm peut-être ? – homme qui saute et bouge dans sa petite poche à l’abri des agressions extérieures ? )>>Il semblerait d’ailleurs que la vision de ce qui “sort”, lorsque le médecin renvoie la femme à son domicile pratiquer elle-même son IVG par voie médicamenteuse, traumatise complètement cette dernière. “Traumatise” est un euphémisme.>>Que dire lorsque l’avortement a lieu à la 18e voire à la 24e ?>>Je ne suis pas sûr que les femmes en faveur de l’IVG soient averties de ce qu’est réellement l’avortement… “en vrai”. “