Lu sur le site Introïbo:
Lucie, la brillante, en marche vers la lumière de Noël.
Il est très facile aujourd’hui d’harmoniser la fête du jour avec les pensées de l’Avent. Lucie (en français : la brillante) rentre dans le symbolisme de l’Avent. Au milieu des ténèbres (nous sommes au moment où les jours sont le plus courts) elle « luit » comme une vierge prudente qui va, avec sa lampe allumée, à la rencontre de l’Époux. Lucie est le modèle de l’Église et de l’âme qui doivent revêtir la parure nuptiale pour aller au-devant de l’Époux.
Sainte Lucie. — Jour de mort : 13 décembre, vers 304. Tombeau : à Venise. Image : On la représente avec une épée et deux yeux sur un plat. Sa vie : Lucie est une des plus illustres vierges martyres de l’ancienne Église. Un jour, elle se rendait avec sa mère, qui souffrait d’un épanchement de sang, à Catane pour honorer le corps de sainte Agathe. Elle pria à son tombeau. Alors la sainte lui apparut en songe et la consola ainsi : « O vierge Lucie, pourquoi me demandes-tu ce que tu peux toi-même accorder à ta mère : ta foi aussi vient à son secours, c’est pourquoi elle est guérie. Tu as par ta virginité préparé à Dieu une demeure agréable » (Brév.). Elle obtint en effet la guérison de sa mère. Aussitôt, elle lui demanda la permission de rester vierge et de distribuer aux pauvres du Christ la dot qui devait lui revenir.
A son retour à Syracuse, elle consacra aux pauvres tout le produit de la vente de ses biens. A cette nouvelle, un jeune homme auquel ses parents avaient, contre son gré, promis sa main, la dénonça comme chrétienne au gouverneur. « Tu parleras moins », lui dit le gouverneur, « quand une grêle de coups tombera sur toi. » « Les serviteurs de Dieu », répondit la vierge, « ne manquent jamais des mots qui conviennent, car c’est le Saint-Esprit qui parle par notre bouche. « Est-ce que le Saint-Esprit est en toi ? » lui demanda Paschasius. « Oui », répondit-elle, « tous ceux qui vivent avec piété et chasteté sont les temples du Saint-Esprit. » « C’est bien », reprit le gouverneur, « je te ferai conduire dans une maison de débauche pour que le Saint-Esprit s’éloigne de toi. » « Si tu me fais déshonorer malgré moi », répondit la vierge, « la couronne victorieuse de ma pureté sera doublée. » Enflammé de colère, le juge ordonna de conduire Lucie dans cette maison, mais Dieu la rendit tellement immobile qu’aucune force ne put la déplacer. Alors on versa sur elle de la poix et de la résine ainsi que de l’huile bouillante, mais comme tout cela ne lui causait aucun mal, on lui trancha la tête avec le glaive. C’est ainsi qu’elle acheva victorieusement son martyre.
La messe (Dilexisti). — C’est un chant nuptial qui retentit dans mon âme. Mon âme doit aujourd’hui, avec sainte Lucie, la fiancée lumineuse, célébrer ses noces mystiques avec le Fils du Roi de gloire (Psaume 44). Mon cœur tressaille, à ce chant sacré, quand, aux côtés de sainte Lucie, je me rends à l’église : c’est vraiment la marche nuptiale au-devant du Roi qui va venir. Dans la salle brillante du festin de noces, dans l’église, je vois, sur son trône, le Christ, le plus beau des enfants des hommes ; la force et la justice ceignent ses reins et des flèches acérées percent le cœur de ses ennemis. Je pense à sainte Lucie et au juge irrité dont Dieu anéantit les projets criminels. Lentement, avec les invités aux noces de l’Agneau, je m’avance dans l’église, je respire de plus en plus le parfum de la sainteté et je me laisse bercer par la musique nuptiale. — A la droite du Roi, je vois l’Église parée comme une Reine vêtue d’une robe d’or où brille l’écarlate couleur de sang dans tout l’éclat de sa beauté virginale. « Écoute-moi. ma fille, vois et penche ton oreille tu vas, dans la personne de Lucie, être fiancée comme une vierge pure au divin Roi. Oublie ton peuple et la maison de ton père, ton trésor, ta perle précieuse, c’est le Seigneur ton Dieu, adore-le » (Cet exemple nous montre comment la récitation de tout le psaume de l’Introït approfondit le sens de la messe). A l’Offertoire, avec Lucie et toutes les vierges, je viens, dans ma parure nuptiale m’offrir à l’autel (dans les anciens Missels on lisait non pas afferentur, mais offerentur, il s’agissait donc d’une véritable offrande). Notre offrande s’unit au sacrifice du Christ. Au Canon, le Roi qui passe s’unit mystiquement à moi grâce aux mérites de Sainte Lucie, il me fait participer à sa gloire et, dans la communion, il me donne son corps sacré.
Extrait du Guide dans l’année liturgique de Dom Pius Parsch