C’est avec une certaine discrétion que les médias portugais ont répercuté l’annonce officielle, par le président de la Commission de Santé maternelle (sic), du nombre d’avortements légaux pratiqués depuis la date d’entrée en vigueur de la loi autorisant l’« IVG » à la demande au Portugal, soit du 15 juillet dernier au jeudi 19 septembre à 13 heures. 1.453 interventions ont été signalées au total, selon la procédure prévue par la loi, dont 5 sur des mineures de quinze ans. 56 % d’entre elles ont été pratiquées dans la région de Lisbonne et de la Vallée du Tage.
Jorge Branco, le président de la Commission, a souligné que le nombre d’avortements enregistrés reste très en deça de ce qui était attendu. Il estime que le nombre moyen par mois devrait tourner autour des 900 avortements par mois (10.800), alors que les autorités sanitaires tablaient sur une estimation basse de 1.600 par mois, et même jusqu’à 2.000 et davantage. Ces chiffres avaient été avancés pour justifier la légalisation, et on se souviendra que le Planning familial portugais assurait dénombrer 20.000 avortements clandestins par an avant la loi pour pousser à la roue.
Si l’on extrapole les chiffres actuellement disponibles on arrive même à moins : quelque 8.400 par an, pour une population de 10.600.000 habitants (à comparer avec les 220.000 avortements par an en France pour 60.500.000 : plus de quatre fois plus !).
Le Portugal demeure-t-il largement pro-vie ? La dépénalisation de l’avortement n’a heureusement pas provoqué une ruée vers les cliniques. Il restera à voir si la tendance est désormais à la hausse, ce qui indiquerait le caractère incitatif de la loi.