Le magazine Cardinalis vient de se doter d’un site internet. On y découvre notamment le portrait du cardinal Malcolm Ranjith, principal ecclésiastique du Sri Lanka, conservateur, polyglotte, doté d’une vision profondément pastorale, ayant une expérience au sein de la Curie romaine et en tant que diplomate du Vatican. Extrait de ce portrait :
Les observateurs disent également que ses qualités personnelles font de lui un candidat idéal pour la papauté : politiquement astucieux mais sans artifice, pastoral mais doté d’un sens aigu de la justice, le cardinal Ranjith réunit des caractéristiques que l’on trouve rarement chez un seul papabile.
“Il est aussi intelligent qu’il est simple”, a déclaré un ami du cardinal à Cardinalis. “Il est apprécié, et il a de nombreuses qualités. Il est aussi pieux qu’activiste, sympathique, personnellement décisif, et son diocèse est ordonné. Son curriculum vitae est un curriculum vitae papal”.
Né en 1947 dans une ville proche de Colombo, Ranjith s’est plongé avec bonheur dans la vie pastorale après son ordination, aidant les pêcheurs pauvres d’un village sans eau courante, ni électricité, ni lieu de vie convenable. Il a été évêque au Sri Lanka de 1991 à 2001, date à laquelle Jean-Paul II l’a nommé secrétaire adjoint de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples (Propaganda Fide).
En 2004, bien qu’il n’ait aucune formation diplomatique, il a été nommé nonce apostolique en Indonésie, le pays à majorité musulmane le plus peuplé du monde. Benoît XVI l’a nommé secrétaire de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements en décembre 2005, où il a promu une liturgie plus conforme à la constitution Sacrosanctum Concilium du Concile Vatican II.
Benoît XVI l’a nommé archevêque de Colombo en 2009 et l’a élevé au rang de cardinal en 2010. La même année, il a été élu président de la conférence épiscopale du Sri Lanka. Il parle couramment 10 langues : italien, allemand, français, hébreu, grec, latin, espagnol, anglais, cingalais et tamoul.
Issu de son éducation catholique, Ranjith est profondément fidèle à la papauté et à la hiérarchie et a entretenu une relation franche et détendue avec le pape François, avec lequel il partage une fervente préoccupation pour les pauvres. Pour sa part, François apprécie le cardinal pour sa franchise et sa volonté de lutter contre la corruption. Les deux hommes se connaissent depuis le début des années 2000, lorsque le cardinal Jorge Bergoglio lui a apporté son soutien moral alors que Ranjith luttait contre la corruption interne au sein de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples.
Mais Ranjith est aussi relativement orthodoxe et a été disposé à s’écarter quelque peu de François sur des positions telles que la peine de mort et l’exhortation apostolique de François sur la famille, Amoris Laetitia. Il favorise le capitalisme éthique et rejette le socialisme, et adopte une ligne plus traditionnelle sur la liturgie, s’opposant fermement à la réception de la Sainte Communion dans la main et debout (il dit qu’il s’agit d'”impositions” et a rétabli la pratique de recevoir la Communion à genoux et sur la langue à Colombo). […]