Suite à l’importante baisse du nombre d’ordinations (88 contre 122 en 2022), La Croix a interrogé Mgr Jérôme Beau, archevêque de Bourges et président du Conseil pour les ministres ordonnés et les laïcs en mission ecclésiale à la Conférence des évêques de France. Extrait :
[…] Avant tout, je me réjouis que ces 88 jeunes soient ordonnés dans toute la France, dont deux tiers de prêtres diocésains. Cela montre la force de l’appel de Dieu dans des vies très différentes.
Ensuite, je ne vois pas ces ordinations avec une logique de plus ou de moins. L’important ne réside pas dans les chiffres. Le réel enjeu, c’est que nous assistons à l’émergence d’un nouvel équilibre ecclésial. Le presbyterium rural homogène, auquel nous étions habitués, est en complète évolution. La place du prêtre dans la communauté est en plein bouleversement.
Comment l’Église s’y prépare-t-elle ?
La question de fond est de savoir ce que la communauté chrétienne attend. Elle donne souvent l’impression d’attendre un type de prêtre bien précis. Nous avons en tête un modèle de prêtre, d’Église et de communauté. Mais, ces modèles sont en train de changer.
Quelque chose de nouveau est en gestation. Le travail des prochaines assemblées épiscopales promet beaucoup de changements, dans l’articulation des ministères laïcs notamment. Il faut se réjouir des vocations que Dieu nous donne et de la beauté des ministères laïcs.
C’est extraordinaire cette absence de remise en cause. Car ce ne sont pas la beauté des ministères laïcs qui seront les canaux de la grâce sacramentelle… Quant au “nouvel équilibre ecclésial”, nous pouvons penser à la croissance importante du milieu traditionaliste, avec l’ordination d’au moins 10 prêtres français (5 FSSP, 4 IBP, 1 ICRSP, sans compter deux ordinations de Français pour la FSSPX).