L’Institut de Politique familiale vient de publier son rapport 2008 sur l’évolution démographique et l’état des familles en Europe, destiné à être présenté devant le Parlement européen. Signé par Lola Velarde, présidente du Réseau européen dudit Institut, il observe principalement une lente croissance de la population de l’UE, tirée principalement par la France, le Royaume-Uni, et l’Espagne… au prix d’une forte immigration plutôt que d’un introuvable dynamisme démographique. Les nouveaux arrivants de l’Est sont en général, eux, carrément en décroissance.
« 84% de la croissance démographique de l’ UE des 27 sur la période 2000-2007 est due a l’immigration… », note le rapport : cette croissance aura été au total de 14,2 millions de personnes.
Sur les 27 millions d’immigrés officiellement comptabilisés de 1996 à 2006 dans l’ensemble de l’Union, l’Allemagne et l’Espagne ont accueilli la plus forte proportion : 7,2 millions et 4,6 millions de personnes respectivement.
Le rapport affirme que seules la France et les Pays-Bas ont une croissance naturelle supérieure à leur immigration, sans donner de précisions sur le nombre de naissances comptabilisés au sein de couples d’origine étrangère.
Très parlants, de nombreux schémas et pyramides (ou plutôt « losanges ») démographiques précisent le vieillissement de la population européenne, ainsi que la diminiution en chiffres absolus du nombre des naissance : – 1 million par rapport à 1980…
Le rapport crédite la France d’un taux de fécondité de 2, ce qui est un peu trop généreux. Mais rappelle très opportunément que si le taux moyen en Europe et de 1,56 enfant par femme, les attentes des Européens seraient d’avoir 2,3 enfants par femme, alors même que l’âge de la première naissance ne cesse de reculer pour atteindre en moyenne 30 ans.
S’il manque 1 million de naissances en Europe par rapport à 1980, on y compte selon IPF 1 167 775 avortements en 2006 (« première cause de mortalité »), la France étant en tête avec 206 311 avortements officiellement recensés. (On sait que le chiffre réel en France est plus élevé de l’avis même des statisticiens officiels.)
Et « c’est en Espagne que le nombre d’avortements a le plus augmenté » : +99% ces dix dernières années.
Suivent les statistiques du mariage, en chute vertigineuse : désormais, près d’un enfant européen sur 3 naît hors mariage tandis que les divorces ont augmenté de 55 %depuis 1980 : 10,1 millions de mariages rompus en dix ans. Deux sur trois au Luxembourg, Belgique, en Espagne : est-ce là que la rupture est légalement la plus facile ?
Familles et foyers sont réduits à la portion congrue : leur taille moyenne est de 2,4 personnes et 1 foyer sur 4 ne compte qu’une seule personne : cela fait 54 millions de personnes seules.
A découvrir aussi : une évaluation succincte mais très parlante des politiques familiales, où l’on retiendra (avant d’aller voir de plus près) que « chaque fois que l’Europe consacre 13 euros aux dépenses sociales, seulement 1 euro est destiné à la Famille… ». La France n’est pas en tête, malgré le mythe de la supériorité de la politique française en ce domaine. Par personne et par an, elle représente 691 euros en France, contre 2.393 au Luxembourg, 1.454 au Danemark, 865 en Allemagne… Beaucuop de statistiques à comparer permettent d’évaluer le niveau des allocations familiales, pays par pays, et de constater le rapport direct entre aide aux familles et nombre d’enfants.
Je vous invite à découvrir tout cela, ainsi que les conclusions en forme de propositions, ici.