La Convention citoyenne du CESE sur la fin de vie a voté dimanche ses premières grandes orientations sur la fin de vie. Sans surprise, les participants ont voté en faveur de l’euthanasie, y compris pour les mineurs.
L’archevêque de Rennes, Mgr Pierre d’Ornellas, réagit dans La Croix :
Je note que trois quarts des 184 citoyens s’opposent à 13 organisations de santé regroupant 800 000 soignants. Pourtant l’expertise des soignants qui côtoient l’ambivalence et la vulnérabilité est plus précieuse qu’une discussion entre personnes bien portantes. Les citoyens ont voté massivement pour les soins palliatifs, et ils n’écoutent pas ceux qui les pratiquent. Quel paradoxe !
Par ailleurs, la question posée par la première ministre – sur l’adaptation du cadre législatif sur la fin de vie aux différentes situations rencontrées – est en soi un piège : aucune loi ne peut répondre à toutes les situations. Le piège a fonctionné : si ce vote des citoyens dictait la loi, alors la porte est ouverte à toutes les dérives car il y aura toujours des cas pour lesquels il faudra élargir la loi.
D’ailleurs, une réponse de la Convention citoyenne le montre : sur 167 votants, la moitié de ceux qui se prononcent estime qu’il ne faut pas exiger la volonté libre et éclairée du patient. Ils pensent donc que l’aide active à mourir peut être décidée pour des personnes qui ne peuvent plus ou pas exprimer leur volonté. Quelles dérives potentielles ! […]
J’avais attiré l’attention de la ministre déléguée aux professions de santé Agnès Firmin Le Bodo sur un point qui est grave du point de vue de la démocratie : toutes les personnes ou institutions chargées du dossier relatif à l’examen de la loi sur la fin de vie se sont exprimées publiquement pour l’euthanasie, comme le Conseil économique, social et environnemental (Cese) à qui a été confiée la Convention citoyenne.
D’ailleurs, on n’y entend pas la voix des personnes fragilisées mais uniquement celle de citoyens qui ne sont pas confrontés aux soins mais qui discutent sur des personnes qui en ont besoin, mais sans elles. Il avait été demandé que les membres passent au moins une journée dans une unité de soins palliatifs : pourquoi cela ne s’est-il pas fait ? On aurait pu demander à Philippe Pozzo di Borgo ou à Maryannick Pavageau d’être membres de cette Convention. […]
À qui ne veut pas entendre, on ne peut faire entendre ! Je crois qu’il y a une erreur méthodologique avec la question posée à la Convention. À question mal posée, réponse mal formulée. […]