Le réchauffement climatique (qui nous fait grelotter à Paris en plein mois de juin) provoque des débats passionnés dans la plupart des pays occidentaux, débats où tout le monde est de toute façon d’accord pour dire que tout ça, c’est la faute de l’homme.
Alors que le Royaume-Uni s’apprête – en attendant le « Grenelle de l’environnement » qui nous pend au nez de ce côté-ci de la Manche – à légiférer contre les méchants gaz à effet de serre, on a pu lors des débats parlementaires constater que la haine de l’homme progresse.
Barry Gardiner, élu travailliste à la Chambre des communes, s’est livré à ce propos, sans l’ombre d’une pudeur, à l’éloge de la Chine. La Chine communiste. Celle qui impose la politique de l’enfant unique.
« Les gens sont prompts à accuser la Chine, comme nous l’avons entendu au cours de ce débat, en raison de leurs centrales électriques qui fonctionnent au charbon. Ces personnes ne pensent pas à applaudir l’initiative politique qui a conduit à ce que 400 millions de personnes ne naissent pas et soient donc empêchées d’emblée de laisser une empreinte carbonique. » Et d’ajouter : « Nous devons prendre au sérieux la question de la population », c’est-à-dire, comme il l’a précisé, intégrer la notion du contrôle de la population dans la nouvelle loi britannique.
On aurait tort de rester pantois devant un tel cynisme. Il est à la base (discrète, cachée parfois) de tout le discours écologiste. Il se permet sans le moindre état d’âme de recommander un système qui repose sur les stérilisations et les avortements forcés, la délation et l’infanticide, l’avortement sélectif des filles au point de déséquilibrer totalement la population, le bouleversement de société où les enfants uniques deviennent des enfants rois, le mépris de la maternité et le mépris de l’être humain tout court.
Alors que Patrick Poivre d’Arvor quitte le « 20 heures », et quel que soit son conformisme par ailleurs, je n’oublierai pas qu’il montra un jour, avec une émotion impossible à dissimuler, comment en Chine on fait des avortements forcés à moins d’un mois du terme. C’était bouleversant. Les amis de la planète n’y voient apparemment que de la vertu.
La Chine est vertueuse, oui… pour les Verts. On veut bien la dénoncer, le temps de souffler une flamme olympique, pour des exactions au Tibet. Mais toucher à « l’usine de la planète », ça non ! Elle produit tout en assassinant ses propres enfants, c’est tout ce qu’on lui demande. Et lorsque, demain, elle sera à son tour victime du vieillissement programmé de sa population, que ce passera-t-il ? Le déluge, sans doute. Celui qui n’inquiète pas nos écolos.
Article extrait du n° 6610 de Présent, du Samedi 14 juin 2008