Le parti conservateur colombien se chargera dès demain, mercredi, de présenter devant le Sénat l’acte législatif qui vise à faire interdire constitutionnellement toute forme d’avortement, un texte qui à ce jour a reçu plus de 5 millions de signatures (soit un million supplémentaire en dix jours, voir ici).
Cette mobilisation populaire extraordinaire répond aux récentes décisions de la Cour constitutionnelle qui avaient créé des exceptions rendant l’avortement non passible de poursuites en cas de viol, de malformation fœtale ou de danger pour la vie de la mère.
On a accusé les organisateurs de la pétition de mener une action partisane, qui plus est pour des motifs religieux.
L’ampleur de la réponse populaire montre qu’il ne s’agit pas seulement d’une affaire de parti.
Le sénateur qui se chargera de présenter le texte de révision constitutionnelle, José Dario Salazar, a expliqué qu’on a prétendu réduire le débat à sa dimension religieuse, mais que la question est tout autant éthique et scientifique. Et il a de nouveau dénoncé la prétention de quelques magistrats de la Cour constitutionnelle de changer la charte politique du pays et le sens même de la vie.
D’ores et déjà, le sénateur a indiqué que le même groupe de politiques s’opposera aux projets en cours de légalisation du mariage et de l’adoption en faveur des couples homosexuels, se fondant sur la simple observation du fait que la vie est toujours conçue par un homme et une femme : Donc, le foyer de substitution doit être aussi constitué d’un homme et d’une femme.