L’abbé Guy Castelain, FSSPX, vient de publier un nouveau livre pour se préparer à la consécration à Marie en suivant les pas de Saint Louis Marie Grignon de Montfort :
Les Éditions Clovis viennent de publier un nouveau livre, intitulé Se consacrer à Marie, 33 jours avec saint Louis-Marie Grignion de Montfort, pour se préparer à la Consécration de soi-même à Jésus-Christ, la Sagesse incarnée par les mains de Marie.
Jusqu’à ce jour, pour se préparer à la consécration mariale montfortaine, les vrais dévots de Marie avaient quelques ouvrages à leur disposition. Les plus connus sont, d’abord, le livre du Père Denis : Le Règne de Jésus par Marie ; ensuite, celui du Père Texier, Préparation à la consécration à la très sainte Vierge ; enfin, celui du Père Dayet : Les Exercices préparatoires à la consécration. Ces trois auteurs étaient d’excellents et fervents montfortains. Leur doctrine était impeccable.
Pour comprendre le bien-fondé de cette nouvelle parution, il faut faire remarquer que ces très bons livres avaient les défauts de leurs qualités. Sans s’en rendre compte, leurs auteurs avaient surchargé la préparation, surcharges devant lesquelles beaucoup se sont découragés. En bref : on ne se limitait pas à ce que Montfort demandait et on ajoutait des prières (Litanies du Sacré-Cœur dont Montfort ne parle pas) ; on suggérait toutes sortes de lectures (Imitation de Jésus-Christ et Quatre Évangiles) qui, bien que facultatives, passaient pour obligatoires chez les âmes délicates ; on restait assez loin des textes du Père de Montfort tout en restituant les idées principales. Certains thèmes montfortains, mis en valeur depuis – car ces livres commencent à dater – étaient complètement absents de ces ouvrages.
Ces dernières années, plusieurs livres ont été publiés : ils font constamment référence au concile Vatican II. De ce fait, leur perspective est complètement faussée. Nous en prenons pour preuve cette affirmation de Jean-Paul II dans sa Lettre aux familles montfortaines sur la doctrine mariale de leur saint fondateur, parue dans L’Osservatore Romano n° 3 du 20 janvier 2004 : « C’est à la lumière du Concile que doit aujourd’hui être relue et interprétée la doctrine montfortaine » (pp. 2 et 3). Mais cette réinterprétation est vouée à l’échec, car Montfort est trop traditionnel. Ce qui lui vaudra le refus du titre de Docteur de l’Église, s’entend : de l’église conciliaire (cf. Lettre du 2 août 2001). Les bénédictins de Ramsgate, dans leur Dictionnaire hagiographique, dix mille saints, très lucides, à l’article Louis-Marie Grignion de Montfort, n’hésitent pas à affirmer que ses « considérations sur la Sainte Vierge ne sont cependant guère compatibles avec l’enseignement du deuxième concile du Vatican » (Brépols, 1991, p. 316). En un mot, Montfort, tel qu’il fût en réalité, est incompatible avec Vatican II ! Mais le plus grand des péchés de ces publications récentes est d’avoir éliminé ce qui fait la spécificité de la parfaite dévotion, le saint Esclavage, comme étant contraire à la dignité humaine conciliaire. Cette évacuation, aucun auteur d’avant le Concile ne pouvait l’admettre. Enfin, un ouvrage, dont nous avons déjà parlé, intitulé 9 mois pour renaître, Chemin de consécration à Dieu par Marie pour entrer dans une vie nouvelle (bulletin n° 142, p. 4), déforme même complètement la préparation à la consécration mariale montfortaine.
Il était donc nécessaire de renouveler le sujet. Se consacrer à Marie répond à ce besoin. L’opuscule reprend exactement ce que Montfort a prescrit pour se préparer à sa consécration. Après une introduction présentant la vocation mariale de saint Louis-Marie, l’auteur explique de quoi il s’agit et résout une question controversée qui n’avait pas encore été explicitement résolue, à savoir celle de la durée de la préparation. Chacun des jours rappelle les exercices de piété prévus par le Père Grignion et propose une courte méditation sur un sujet typiquement montfortain, à partir des textes divers et variés du Père Grignion. Quelques sujets, peu mis en lumière par les anciens auteurs, sont complètement neufs. L’auteur répond aussi à certaines objections actuelles en se basant sur la Tradition.