Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, sort du silence :
Sortir du silence, c’est accepter de parler, de se parler, y compris quand nous constatons un désaccord, même sur des sujets graves, avec lesquels nous nous sentons mal à l’aise.
Ceux qui demandent une nouvelle loi s’expriment et veulent aider à « mourir dans la dignité ». L’immense majorité des soignants impliqués dans les soins palliatifs demande plutôt que l’on puisse aider chacun à « vivre dans la dignité » jusqu’au bout de sa vie. Ils ajoutent souvent : « le médecin ne peut pas être celui qui tue ». On a retiré à la justice ce pouvoir, ce serait fou de le donner à d’autres.
« Comment peut-on appeler fraternel le geste qui donne la mort à celui qui le demande ? » questionne Mgr Pierre d’Ornellas. Être une sœur, un frère, pour celui qui va mourir, c’est lutter contre sa souffrance et l’apaiser autant qu’il est possible. Les soignants s’y emploient avec une grande responsabilité et de façon concertée. Mais c’est aussi être simplement là parce qu’il ou elle n’est pas de trop, parce que sa fragilité n’est ni indécente ni indigne.
A l’heure de notre mort, nous espérons que quelqu’un sera là pour nous tenir la main, pour nous dire cette parole aimante : « je suis là ».
Prenons le temps de réfléchir, osons aborder cette question entre nous, sans jugement mais sans peur d’aller à contre-courant des discours ambiants et des sondages. N’acceptons pas que d’autres parlent et pensent à notre place. Recevons personnellement cette question de conscience : « et toi, qu’en dis-tu ? » et que fais-tu pour aimer maintenant et à l’heure de la mort ?
Oui, il est temps de se réveiller… maintenant !