Le Journal officiel de Pernambuco, l’Etat des Etats-Unis du Brésil où eut lieu l’avortement de Recife, rend compte d’une audience publique du parlement local tenu par les commissions de la Santé, de la Défense de la femme et de l’Education, de la Culture, des Loisirs et des Sports sur le thème des grossesses adolescentes.
Préeuve est faite que l’objectif des partisans du « droit » à l’avortement a été dans cette affaire de l’utiliser comme tremplin pour faire avancer leur projet de légalisation pure et simple de l’avortement au Brésil. D’aucuns diront que la réaction de Mgr Cardoso Sobrinho a servi de moteur à l’opération. Mais son silence, toute absence de jugement, vu la publicité qui entourait le cas depuis le 25 février, eût été interpréte comme un acquiescement, exactement de la même manière que la presse internationale a considéré la réaction de Mgr Fisichella (voir la fin de ce post) constituait une justification a priori de l’avortement.
Devant le parlement de Pernambuco, on souligna que beaucoup de fillettes de 10 ou 11 ans utilisent des contraceptifs sans prescription médicale : il s’agit donc de mettre en place, a déclaré la secrétaire à la Santé de Recife, des « actions concertées entre l’Etat et la municipalité pour réduire le problème ».
On déplora que les femmes connaissent mal la législation sur l’avortement et les institutions chargées d’aider celles qui sont victimes de violences sexuelles. Pour la présidente de la commission de l’Education, Teresa Leitão, ainsi que plusieurs autres élus, l’urgence est désormais d’assurer que la population ait un minimum d de connaissances à propos de la législation et « d’adapter le code pénal brésilien à la réalité brésilienne ». Air connu.
La Commission pour la Femme réclame pour sa part des politiques publiques pour éviter la grossesse précoce. Air connu là aussi : on sait qu’il s’agit rarement d’une éducation à la chasteté.
Pour couronner le tout, l’assemblée des élus rendit un hommage officiel à l’équipe médicale du CISAM (Centro Integrado de Saúde Amaury de Medeiros), le centre référent pour les avortements légaux à Recife (en cas de viol, danger de mort pour la mère ou malformation fœtale) : c’est un député du parti social démocrate brésilien (dit des « Toucans »), Raimundo Pimentel, qui remit une plaque honorifique au Dr Rivaldo Albuquerque, gynécologue-obstétricien de cette unité hospitalière.
Celui-ci faisait partie des personnes dont Mgr Cardoso Sobrinho avait expliqué qu’elles étaient frappées d’excommunication automatique pour avoir participé à un avortement. « Catholique pratiquant », le Dr Rivaldo Albuquerque a déclaré que l’excommunication ne l’empêcherait pas d’aller à la messe… Il avait été excommunié officiellement en 1996 lorsqu’il avait créé un centre d’aide aux femmes victimes de violences, doté d’une unité d’avortements.
On trouvera ici la traduction de la lettre de Mgr Fisichella à propos de la « petite fille brésilienne » réalisée par le site benoit-et-moi.fr. Il y déclarait ceci, à propos des médecins qui avaient réalisé l’avortement :
« Personne, de toute façon, n’arrive à une décision de ce genre avec désinvolture ; il est injuste et offensant de seulement le penser. Le respect dû au caractère professionnel du médecin est une règle qui doit impliquer chacun, et ne peut pas permettre d’arriver à un jugement négatif sans avoir auparavant considéré le conflit qui s’est créé au fond de lui. Le médecin porte avec lui son histoire et son expérience ; un choix comme celui de devoir sauver une vie, tout en sachant qu’on en met une deuxième à grand risque, n’a jamais été vécu avec facilité. »
Au vu des faits, ces paroles semblent indignes du président de l’Académie pontificale pour la Vie. Il est vrai qu’il semblait croire que la décision d’avorter a été prise d’urgence en salle de réanimation. Il semble qu’il n’ait pas non plus trouvé quelqu’un pour le tenir informer de la réalité de la situation…
là, je vous trouve grave!!!
Je vais vous dire ma position sur ce type d’affaire: on a le droit de juger les actes, et le devoir de ne pas approuver les actes contraires à la morale.
Mais il a aussi été dit: “ne jugez pas et vous ne serez pas jugés; ne caondamnez pas, et vous ne serez pas condamné.”
Personne ne peut choisir en toute sérénité dna sun cas comme celui-là, et je ne pense pas que la première attitude à avoir soit la condamnation dans des cas si difficile.
De plus, j’aimerai savoir d’où vous tirez vos infos sur le choiçx forcé que vous dites. C’est bizarre, pour une fois vous ne citez pas vos sources…
Je ne vous juge pas, mais je ne peux m’empécher de me demander si votre attitude ne fait pas passer vos principes avant les êtres humains; cela a pour nom l’intégrisme…
Hélas, il ne s’agit pas ici de la nécessaire miséricorde qui doit être offerte à ceux qui tombent – et bien sûr, cela concerne chacun d’entre nous – y compris par le moyen de l’excommunication qui n’est autre qu’un appel à se réconcilier avec Dieu, mais un cas de principe que le lobby pro-mort interprète comme révélant l’approbation de l’Eglise devant un avortement qualifié de “thérapeutique”.
Je crois avoir systématiquement cité mes sources (compris dans ce message, derrière le lien “Journal officiel”). J’observe que Patrice de Plunkett ne le fait pas pour soutenir nombre de faits qu’il allègue et dont je n’ai trouvé confirmation en aucune langue.