La brutale suspension des ordinations sacerdotales soulève de nombreuses questions sur la ou les causes qui a poussé Rome à prendre cette décision. Est-ce parce que l’évêque est tradismatique ? Il célébrait la messe de clôture du pèlerinage Notre-Dame de Chrétienté à Chartres l’an dernier. Est-ce parce qu’il est un membre actif de l’Emmanuel et qu’il a transformé son diocèse en un véritable laboratoire d’évangélisation en accueillant des prêtres de toutes parts, ainsi qu’une trentaine de communautés françaises et étrangères. Est-ce parce que le séminaire diocésain de Fréjus Toulon est devenu le second séminaire de France avec plus d’une cinquantaine de séminaristes ? Est-ce parce que son ouverture d’esprit irrite beaucoup d’évêques français ?
Dans son communiqué, Mgr Rey évoque « les questions que certains dicastères romains se posaient autour de la restructuration du séminaire et de la politique d’accueil du diocèse. Un entretien sur ces sujets encore récemment, avec le Cardinal Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, a permis d’apporter des compléments utiles. »
« Dans l’attente des suites de ces échanges en cours avec les dicastères romains, il a été demandé de surseoir aux ordinations diaconales et sacerdotales prévues fin juin. »
Selon Jean-Marie-Guénois dans Le Figaro, la restructuration du séminaire pourrait être l’une des clés de la décision romaine :
La « restructuration du séminaire » a eu lieu il y a deux ans. Elle correspond à des réorganisations régulières. Le directeur, un prêtre qui fut alors remercié, n’aurait pas apprécié sa mise à l’écart et l’aurait fait savoir à Rome, notamment en accusant l’évêque d’une dérive « tradi ».
L’autre cause qui a provoqué cette décision pourrait être la politique d’accueil de l’évêque.
« La visite a été très bien menée par Mgr Aveline. Mais ce qui a pu provoquer la réaction romaine, qui connaît depuis longtemps l’œuvre de Mgr Rey, les risques qu’il a pris mais aussi ses résultats, est la proportion de profils atypiques dans son recrutement. Ce qui peut conduire à un problème d’unité dans le diocèse ».