En ce dimanche de Pâques comme il l’avait annoncé Notre-Seigneur est réssuscité !
Seul le christianisme se fait gloire d’un sépulcre vide. Nul, sauf Notre Seigneur Jésus-Christ n’a été enseveli et n’est sorti vivant du tombeau. Il est le seul dans toute l’histoire que la « mort n’a pu tenir en son pouvoir » (Actes 2, 24). Devictus, vincit, vaincu, mais victorieux ! Jésus, nous enseigne saint Jean Chrysostome, « a triomphé du démon par les moyens mêmes avec lesquels le démon nous avait vaincus ; il a pris ses propres armes pour le combattre. Écoutez comment :
Une vierge, le bois, la mort, avaient été les moyens et les instruments de notre défaite. La vierge était Eve, qui n’avait pas encore connu Adam, lorsqu’elle fut trompée par le démon ; le bois était l’arbre, et la mort, la peine imposée au premier homme. Voyez-vous comme une vierge, le bois et la mort ont été les moyens et les instruments de notre défaite ? voyez comme ils sont devenus ensuite les principes et les causes de notre victoire. Marie a remplacé Eve ; le bois de la croix, le bois de la science du bien et du mal ; la mort de Jésus-Christ, la mort d’Adam. Vous voyez que le démon a été vaincu par les moyens mêmes avec lesquels il avait triomphé. Le démon avait renversé Adam avec le bois de l’arbre, Jésus-Christ a terrassé le démon avec le bois de la croix. Le bois de l’arbre a jeté les hommes dans l’abîme, le bois de la croix les en a retirés. Le bois de l’arbre a dépouillé l’homme de ses privilèges, et l’a enfermé comme un vaincu et un captif dans l’obscurité d’une prison ; le bois de la croix a élevé Jésus-Christ, et l’a montré à toute la terre, nu, cloué, et vainqueur. La mort d’Adam s’est étendue sur ceux qui sont venus après lui ; la mort de Jésus-Christ a rendu la vie à ceux qui étaient nés avant lui. Qui racontera les œuvres de la puissance du Seigneur, et qui fera entendre toutes ses louanges ?
Lorsque nous étions tombés, nous avons été relevés, de vaincus nous sommes devenus victorieux, nous avons passé de la mort à l’immortalité. (…) Désormais, la mort n’est plus appelée que repos et sommeil, et cette mort, dont l’aspect était si terrible avant Jésus-Christ, est devenue méprisable depuis sa résurrection. Vous voyez le triomphe éclatant de cette résurrection glorieuse. Par elle, nous avons recueilli une infinité d’avantages ; par elle, les ruses du démon ont perdu tout leur effet ; par elle, nous méprisons la mort ; par elle, nous nous mettons au-dessus de la vie présente ; par elle nous marchons à grands pas vers le désir des biens futurs ; par elle, quoique revêtus d’un corps, nous pouvons jouir des mêmes privilèges que les puissances incorporelles. Aujourd’hui nous avons remporté une victoire éclatante ; aujourd’hui Notre-Seigneur, après avoir érigé un trophée contre la mort, et avoir détruit la puissance du démon, nous a ouvert, par sa résurrection, la voie du salut. Ainsi réjouissons-nous, tressaillons et triomphons. Quoique Notre-Seigneur ait triomphé seul, quoiqu’il ait érigé seul un trophée, la joie et l’allégresse doivent nous être communes » (Homélie de Pâques).
C’est apparemment vaincus que nous triompherons : la Croix, méprisée par la France païenne et les novateurs impies, sera l’instrument même de leur défaite à condition que nous la portions patiemment avec foi et honneur, charité et humilité. C’est LA condition sine qua non du retour de notre pays aux promesses de son baptême et de l’Église à sa Sainte Tradition. Alors, aucun ennemi du catholicisme, aussi puissant soit-il, ne pourra empêcher le Troisième Jour de se lever !
Abbé Bertrand Labouche, FSSPX