Endommagé par l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le grand orgue symphonique est dispersé dans trois ateliers français pour une restauration et un nettoyage complets.
“Le groupe attributaire désigné lors d’un appel d’offres se compose des Orgues Quoirin (mandataire du groupement), basés à Saint-Didier (Vaucluse), de l’Atelier Cattiaux, basé à Liourdres (Corrèze), et de la Manufacture Languedocienne de Grandes Orgues (Lodève), dans d’anciennes foulonneries qui abritent cette manufacture depuis 1980. La restitution est prévue lors de la réouverture au culte et à la visite de la cathédrale en 2024.
« Les pièces de l’orgues sont séparées en fonction de nos spécialités et plans de charge respectifs. L’Atelier Cattiaux a récupéré la tuyauterie, les Orgues Quoirin, la transmission et les consoles, et nous, les sommiers », explique Charles Sarélot, facteur d’orgue et gérant de la Manufacture Languedocienne de Grandes Orgues depuis 1998. Une entreprise qui affichait un chiffre d’affaires de 370.000 euros en 2020.
Les travaux sont réalisés sous la maîtrise d’ouvrage de l’Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris et sous la maîtrise d’œuvre de Christian Lutz (mandataire) et Éric Brottier, organologues, techniciens-conseils auprès des monuments historiques.
Pour la restauration des sommiers, trois salariés de la Manufacture de Lodève, dont un à mi-temps, sont réquisitionnés. « Notre travail consiste à mettre le sommier à nu, pour réencoller les grilles et les joints afin que l’orgue soit parfaitement étanche et donc fonctionnel », précise Charles Sarélot. Pour cela, la Manufacture utilise des matériaux naturels comme de la colle chaude (d’os et de nerf) et de la peau d’agneau, « des matériaux qui ont fait leur preuve au fil des siècles ». Il s’agit là du plus grand instrument de France en nombre de jeux (rangées de tuyaux), avec 8000 tuyaux répartis en 115 jeux. Le montant total du marché s’élève à 2,5 millions d’euros, dont 593.000 euros pour la Manufacture Languedocienne de Grandes Orgues”.