Le dernier numéro de Tu Es Petrus (nouvelle série n°XXXIII, Hiver 2022) consacre un important dossier à la Fraternité Saint-Pierre intitulé “Notre identité : fidélité à la tradition liturigique latine et au pontife romain”
Le témoigagne d’un fondateur, abbé Josef Bisig
La grâce de Wigratzbad : sanctuaire et séminaire, abbé Arnaud Renard
Homélie pour les funérailles d’Antonie Rädler, Mgr Stimpfle
Le triomphe de Notre-Dam de la Victoire, abbé Josef Bisig
Quel assentiment au Magistère ?, abbé sébastien Leclère
Les degrés d’autorité du Magistère, abbé Bernard Lucien
Une exigence catholique, abbé Nicolas Télisson
Dans son éditorial, l’abbé Benoît Paul-Joseph revient sur la naissance de la Fraternité Saint-Pierre et son identité : “Recevoir, à l’aune de la Tradition”.
Depuis plus de cinquante ans, la question de la réception de Vatican II continue d’échauffer les esprits, d’alimenter des débats et de susciter des polémiques, tant au sein de l’Église que dans le monde médiatique.
Il faut dire qu’à son point de départ l’évènement avait cristallisé beaucoup d’espoirs et suscité de nombreuses attentes, en se présentant comme une « aurore resplendissante qui se lève sur l’Église », pour finalement laisser place à des interrogations inquiétantes, exprimées par Paul VI quelques années à peine après la clôture : « On croyait qu’après le Concile, le soleil brillerait sur l’Église, mais au lieu du soleil nous avons eu les nuages, la tempête, les ténèbres, la recherche, l’incertitude […] Comment cela a-t-il pu se produire ?»
Les anniversaires successifs du Concile Vatican II ont, au fil des années, généré de nouvelles réflexions et permis de nouvelles analyses dont celle, magistrale, de Benoît XVI en 2005, où le Pape appelait à une réception des textes du Concile dans un esprit de « renouveau de la continuité » et non un esprit de « discontinuité et de rupture ». Quarante ans après le Concile, le discours de Benoît XVI rassurait de nombreux catholiques toujours déconcertés par certains textes conciliaires ou par l’interprétation qui en était faite, parfois éloignée voire incompatible avec l’enseignement ou la praxis traditionnelle de l’Église.
Pour autant, en dépit de l’apport déterminant de Benoît XVI, force est de reconnaître que le Concile Vatican II est resté une pierre d’achoppement à l’intérieur de l’Église, comme nous avons pu le constater récemment à la lecture de la lettre d’accompagnement du Motu Proprio Traditionis Custodes où le Pape François se dit attristé par « un rejet croissant du Concile Vatican II » chez certains catholiques attachés aux formes antérieures de la liturgie de l’Église.
La Fraternité Saint-Pierre ayant reçu du Saint-Siège la faculté d’user des livres liturgiques anciens (1962) de façon permanente – faculté confirmée par le pape François le 11 février 2022 – elle ne peut ignorer l’inquiétude du Saint-Père au sujet du Concile Vatican II, aussi nous semble-t-il important d’apporter quelques lumières à ce propos.
À l’origine de la Fraternité Saint-Pierre se trouve un « Protocole d’accord » prévu initialement pour la Fraternité Saint-Pie-X mais que Mgr Lefebvre a dénoncé quelques heures à peine après l’avoir signé.
Or, c’est ce même texte que les cardinaux Joseph Ratzinger et Augustin Mayer, chargés par le Pape Jean-Paul II de trouver un terrain d’entente avec les prêtres ayant quitté la Fraternité Saint-Pie-X, ont proposé aux futurs fondateurs de la Fraternité Saint-Pierre (et de la Fraternité Saint-Vincent Ferrier). Ce protocole, que les prêtres ont accepté, prévoit la reconnaissance de l’enseignement du Concile Vatican II sur l’adhésion au Magistère de l’Église, tout en permettant « une attitude positive d’étude et de communication avec le Siège apostolique, à propos de certains points enseignés par le Concile Vatican II ou concernant les réformes postérieures de la liturgie et du droit, et qui paraissent difficilement conciliables avec la Tradition ».
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