Curé de la paroisse Saint-Paul à Paris, le père Pierre Vivarès écrit dans Aleteia, suite à la vidéo obscène du jeune LGBT qui avait twerké en crop-top :
À l’origine il y a un acte illégal d’un jeune qui se filme et diffuse ses séquences vidéo dans une église avec le retentissement médiatique qui s’en suit (30 millions de vues à ce jour). Lorsque le premier matin je suis informé de cela, je me dis qu’il ne sert à rien de sortir l’arsenal juridique immédiatement et que l’on va privilégier le dialogue. J’envoie donc un mail à ce jeune homme le priant de retirer sa vidéo. Son compère, Queen-Paul, la retire de son compte dans la journée et s’excuse auprès de ceux qu’il a pu blesser, ce dont je tiens à le remercier. J’aurai plaisir à lui faire visiter cette belle église quand il veut. Certains pourraient me dire qu’il aurait fallu réagir immédiatement et saisir la justice tout de suite. Mais la parole de l’Évangile est claire : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère » (Mt 18,15).
L’affaire prenant de l’ampleur et la seule réaction de l’intéressé étant de dire qu’il ne s’excuse pas, nous publions un communiqué de presse. […]
Le lundi suivant, entre deux enterrements célébrés dans l’église, le garçon se filme encore dans la chapelle du calvaire. […]
Le mardi matin je reçois le mail d’un homme me demandant si j’accepte que des jeunes viennent prier le chapelet le soir à 20 heures ou le jeudi suivant à 18 heures dans la chapelle en question. Je n’ai aucune raison de m’opposer à une prière catholique dans l’église : cependant je l’informe que ce soir-là, nous avons déjà un temps d’adoration et d’intercession pour les malades prévu à la même heure et je leur propose donc plutôt le jeudi soir 18 heures. En fait nous apprenons à midi, par un tract qui circule sur les réseaux sociaux, qu’une manifestation est déjà organisée sur les marches de l’église le soir à 20 heures afin de prier un chapelet « en réparation pour la profanation de l’église par le twerker fou » (sic !).
Cette initiative émane d’un abbé dont le nom est inscrit sur le tract et dont le slogan favori est « Bagarre, bagarre, prière ». Je vous laisse apprécier le slogan. Il est hors de question que j’encourage cette initiative de prière de rue non déclarée (ce que les mêmes ont beau jeu de dénoncer lorsqu’elle émane de musulmans) et organisée par des personnes qui se moquent, comme le twerker en crop-top, des consignes que je peux leur donner. Comme je n’ai aucune envie non plus que le parvis de mon église devienne un lieu d’affrontements entre la communauté LGBT (nous sommes en plein cœur du Marais) et les identitaires catholiques, nous prévenons la préfecture de police de Paris de cet événement afin que quelques forces de sécurité soient présentes pour veiller à la sécurité de tous.
Je suis en parallèle obligé de supprimer le temps de prière pour les malades qui était prévu ce soir-là et de fermer l’église avant que les manifestants n’arrivent afin que tout cela ne dégénère pas à l’intérieur. On pourrait me dire que j’aurais pu les accueillir à l’intérieur mais — comme ils le revendiquent le lendemain dans « Touche pas à mon poste » — ils voulaient que la réparation fût publique et dans la rue afin de lui donner une visibilité médiatique, ce qu’ils réussissent à faire. J’avais par ailleurs acquiescé à l’autre jour et horaire proposés mais ils n’ont même pas répondu. Ils se servent donc de la prière à des fins politiques comme ils en ont l’habitude. Enfin je ne vois pas pourquoi je devrais remplacer le temps de prière que nous avions prévu et dont je les ai prévenus plus tôt dans la journée parce qu’ils veulent tout d’un coup prier un chapelet. Je suis donc, une fois de plus, lésé dans l’usage légal de l’église Saint-Paul, non plus cette fois par un twerker en crop-top mais par des crânes rasés en Barbour. Évidemment certains se scandalisent ensuite dans certains médias catholiques que le clergé local n’ait pas participé à une si belle action…
Le lendemain, donc le mercredi, je vais déposer deux mains courantes, la première pour les deux vidéos de Benjamin Ledig et la seconde pour la prière de rue devant l’église.[…]