En ce mercredi des Cendres, l’Eglise nous fait rentrer dans le temps du Carême.
Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu.
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air sombre, comme les hypocrites, qui exténuent leur visage, pour faire paraître aux hommes qu’ils jeûnent ; en vérité, je vous le dis, ils ont reçu leur récompense. Pour toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, afin qu’il ne paraisse pas aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est présent dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où les voleurs percent les murs et dérobent. Mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où ni la teigne ni les vers ne consument, et où les voleurs ne percent pas les murs ni ne dérobent. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.
Commentaire de Dom Guéranger, dans l’Année liturgique
Notre Seigneur ne veut pas que nous recevions l’annonce du jeûne expiatoire comme une nouvelle triste et affligeante. Le chrétien qui comprend combien il est dangereux pour lui d’être en retard avec la justice de Dieu, voit arriver le temps du Carême avec joie et consolation. Il sait à l’avance que s’il est fidèle aux prescriptions de l’Église, il allégera le fardeau qui pèse sur lui. Ces satisfactions, si adoucies aujourd’hui par l’indulgence de l’Église, étant offertes à Dieu avec celles du Rédempteur lui-même, et fécondées par cette communauté qui réunit en un faisceau de propitiation les saintes œuvres de tous les membres de l’Église militante, purifieront nos âmes et les rendront dignes de participer aux joies si pures de la Pâque. Ne soyons donc pas tristes de ce que nous jeûnons ; soyons-le seulement d’avoir, par le péché, rendu notre jeûne nécessaire. Le Sauveur nous donne un second conseil que l’Église nous répétera souvent dans tout le cours de la sainte Quarantaine : celui de joindre l’aumône aux privations du corps. Il nous engage à thésauriser, mais pour le ciel. Nous avons besoin d’intercesseurs : cherchons-les parmi les pauvres.