Après une attente de cinq mois, l’évêque argentin Mgr Gustavo Zanchetta, ancien évêque d’orange en Argentine, prélat proche du pape, sera jugé par un tribunal pénal le 21 février.
L’audience devait initialement avoir lieu du 12 au 15 octobre 2021. Mais elle était dans l’attente de documents du Vatican.
Pourtant, selon des normes publiées par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi en 2020, chaque fois que les autorités judiciaires civiles émettent un décret exécutif légitime exigeant la remise de documents concernant des affaires, ou ordonnent la saisie judiciaire de ces documents, l’Ordinaire doivent coopérer avec les autorités civiles. Cela s’appuyait sur une décision prise par François en 2019 de lever le secret pontifical sur les questions concernant les abus sexuels, ordonnant aux fonctionnaires du Vatican de se conformer aux lois civiles et d’aider les autorités judiciaires civiles à enquêter sur de tels cas. En d’autres termes, bien qu’elle doive toujours être traitée avec « sécurité, intégrité et confidentialité », si un tribunal demande au Saint-Siège des informations sur une affaire, celles-ci doivent être partagées.
Dans le cas de Mgr Zanchetta, cependant, le procureur affirme que les informations demandées ne sont jamais arrivées.
“Il n’est pas clair s’ils ont choisi d’ignorer la demande pour tenter de protéger les leurs, ou de se cacher derrière un détail technique, affirmant que le tribunal n’a pas déposé les procédures selon leur goût”.
Après qu’une série d’accusations ont été envoyées au pape François, le pontife a accepté la démission de Mgr Zanchetta en 2017. François a déclaré qu’il avait envoyé Mgr Zanchetta en Espagne pour recevoir un traitement psychologique. Ensuite, selon les propres mots du pape, il a “garé” l’évêque en Italie, où il vit dans la résidence de Santa Marta, un hôtel situé dans l’enceinte du Vatican où le pontife vit depuis le début de son pontificat.
Un procès canonique a été ordonné par le pape François après que les allégations ont été rendues publiques par les médias.
Au tribunal pénal argentin, Zanchetta est accusé d’abus sexuels. Les présumées victimes étaient en situation de vulnérabilité, l’un orphelin et l’autre marchand ambulant.
Mgr Zanchetta fait également face à des allégations de mauvaise gestion financière, mais le pape a déclaré qu’il n’y avait aucune preuve qu’il ait abusé des fonds, seulement qu’il n’était pas “ordonné” en matière d’argent. Cela n’a pas empêché François de lui créer un rôle ad hoc dans l’administration financière du Vatican, l’Administration du Patrimoine du Siège Apostolique (APSA), banque centrale de la Cité du Vatican. Au sein de l’APSA, Mgr Zanchetta a été « évaluateur », un poste créé spécialement pour lui.