Le cardinal Sarah a été interrogé dans Valeurs Actuelles par les abbés de Maistre et Danziec. Extrait :
Père Danziec. Dans le contexte douloureux que connaît l’Église, et alors que les vocations sont de plus en plus menacées, comment expliquez qu’un grand nombre de jeunes prêtres aient le sentiment de ne pas être compris, écoutés, accompagnés par leurs évêques ?
Sur son lit de mort, une religieuse dont j’étais proche m’a donné ce conseil : « Aime tes prêtres, surtout ceux qui te font souffrir. » La paternité, c’est aimer comme Dieu nous aime, c’est veiller sur toutes les personnes de sa famille, à commencer par les plus fragiles, les plus malades. Beaucoup de prêtres m’ont manifesté cet abandon, ce manque de dialogue. L’évêque doit avoir les yeux fixés sur le Christ et se souvenir qu’il était constamment auprès de ses apôtres, même avec ceux qui allaient le trahir. À Judas, n’a-t-il pas dit « mon ami » ?
Abbé de Maistre. Pardon d’insister à mon tour, mais au-delà de l’identité sacerdotale de chaque prêtre, le charisme spécifique, ce que certains nomment “l’appel dans l’appel”, est-il suffi samment pris en compte par la hiérarchie dans l’Église ?
L’évêque qui connaît chacun de ses prêtres doit découvrir ce que Dieu a comme projet pour chacun d’entre eux.