Un lecteur nous envoie sa lettre ouverte au pape François :
Très Saint Père,
Vous avez décidé par votre Motu Proprio et les précisions apportées à sa mise en application, d’éliminer du rite romain toute référence à ce qui précède Vatican II…
Je ne suis qu’un simple fidèle, laïc du rang, petite brebis du troupeau que vous avez reçu charge de conduire. Mais permettez-moi de vous dire tout simplement : non possumus. Nous ne pouvons pas :
– croire que les rites célébrés par tant de saints prêtres, suivis par tant de générations et sans doute pour le mariage de vos parents… puisse mettre notre salut éternel en danger. (Et somme toute c’est la seule chose importante ; « Una cura, Salus Gregis », c’était la devise d’un évêque normand des années 1930…)
– croire que vos prédécesseurs directs étaient des menteurs et des filous ; les instituts « Summorum pontificum » ont reçu des engagements du St Siège, précis et formalisés. Voilà que le St Siège renie sa parole.
– croire que « l’herméneutique de la continuité » n’était qu’un piège destiné à nous éradiquer. Il serait d’ailleurs convenable de votre part qu’au lieu de prêter des intentions à Benoit XVI vous lui proposiez de nous dire directement et publiquement sa pensée. (Nous savons qu’il est bien vieux, mais nous savons aussi qu’il a toute sa tête et qu’il lui reste un filet de voix.)
– abandonner les prêtres qui célèbrent ainsi et que vous voulez punir. Nous les soutiendrons ! Ils viendront célébrer dans nos maisons, nos oratoires, nos salons, nos granges… Peut-être même certains évêques courageux, en France et ailleurs, les protégeront-ils des coups que vous leur (et nous) destinez pour les (et nous) chasser du troupeau. Qui n’est pas le vôtre !
Vous exigez l’obéissance, mais votre ordre n’est pas recevable. C’est un peu comme si vous nous demandiez d’apprendre à voler du deuxième étage, à l’arbre d’en face : non possumus ! Un chef qui renie sa parole peut-il être crédible et exiger l’obéissance quand il dit noir un jour et blanc le lendemain…
Combien nous comprenons ces prêtres qui, jour après jour, « concélèbrent seul à seul avec le Christ* » tenant dans leurs doigts la substance même de Dieu et qui devraient concélébrer avec 2, 3, 15, 50 autres fut-ce un évêque. Et de tendre leur bras vers le célébrant principal dans un geste qui se veut liturgique mais qui n’est que théâtral, (un peu nunuche, d’ailleurs), sans même une génuflexion. Comment ne pas refuser de quitter le calvaire pour un théâtre…
Vous nous reprochez de n’être pas dévots de Vatican II. Mais très Saint Père, Vatican II c’était « l’ouverture au monde » … des années 60. Léon Zitrone régnait sur la seule et unique chaine de TV, en noir et blanc, Sheila triomphait à l’Olympia et Kennedy était assassiné… Ce monde a disparu : Vatican II est obsolète.
Il a pourtant ouvert l’Eglise au monde (« l’aggiornamento »), et ne l’a pas refermé. Pas besoin de Vatican 3 ! aujourd’hui le monde c’est la déesse terre et de la fécondité vénérée au cœur de St Pierre de Rome, c’est le mariage des homosexuels, l’adultère nié chez les divorcés remariés, en attendant le mariage des prêtres et l’ordination des transgenres… Très Saint Père, non possumus.
Les prêtres que vous chassez à coups de trique et qui nous donnent les sacrements sont jeunes. Ils attendront et nous avec, que vous-même où l’un de vos successeurs, ramène la paix liturgique que vous avez détruite.
Très Saint Père, Dona nobis pacem, que je traduirai, sauf votre respect, par ; f…. nous la paix, liturgique.
*Bryan Houghton Prêtre rejeté. DMM 1990
Gédéon