Samedi dernier, le Pape François a honoré hier deux journalistes dont la spécialité est le Saint-Siège. Deux « vétérans » qui ont eu l’occasion de suivre plusieurs Papes dans leurs voyages et qui, visiblement, ont côtoyé le Pape au point de créer une complicité. Phillip Pullella couvre ainsi le Vatican pour l’agence Reuters. Mais plus qu’informer, il lance souvent des piques contre ceux qui émettent des doutes sur le pontificat actuel ou, tout simplement, sur ceux ne sont pas dans la « ligne »… On présentera au lecteur quelques tweets “partisans”.
Philip Pullella fait ainsi de la publicité pour Joe Biden qui aurait reçu du Pape le feu vert pour communier à la messe, alors qu’il soutient fermement l’avortement. Les propos sont controversés et, à ce jour, il est impossible de dire s’ils sont authentiques.
Biden takes communion, where he and his wife Jill attended Mass at Rome's American community church a day after meeting Pope Francis, who Biden said told him he was a "good Catholic" who could receive the sacrament. @jeffmason1 https://t.co/3K7TcbY2mB pic.twitter.com/xZQytzFMV8
— Philip Pullella (@PhilipPullella) October 30, 2021
On le voit aussi relativiser des propos tenus par le futur Jean-Paul II qui estimait en 1976 que “nous sommes maintenant face à la confrontation finale entre l’Église et l’anti-Église, de l’Évangile contre l’anti-Évangile” :
You mean it happened 46 years ago and we all missed it? He may have changed his mind after his election because during the nearly 100 trips I did with him, I do not recall him being so pessimistic. He was actually pretty positive about the future. https://t.co/G11UW0MzSr
— Philip Pullella (@PhilipPullella) October 31, 2021
Enfin, quand il s’agit, pour un journaliste décoré par le Pape, de faire un croche-pied au cardinal Sarah dans une polémique où le préfet émérite a été publié dans un ouvrage en présence de contributeurs controversés tout est décidément bon…
Bref, le journaliste des temps modernes est parfois – pardon: souvent, trop souvent – un militant. Un acteur qui relaye des causes, et non plus un informateur censé donner des éléments objectifs au regard de ses responsabilités; Phillip Pullella représente en effet Reuters, donc une agence officielle à qui il fait endosser des messages franchement partisans…
C’est donc un journaliste qui n’a guère de considération pour qui critique Francois. Pourtant, il vient d’être fait Chevalier de la Grande Croix de l’Ordre de Pie IX, alors même que le Pape a déclaré devant les récipiendaires que l’Église «n’est pas une organisation politique qui a en son sein des gens de gauche et de droite, comme cela se passe dans les Parlements». Et surtout quand il remercie les journalistes pour leur esprit critique à l’égard de l’Église. À méditer par certains entourages aussi déférents que diviseurs…
Citation de Serge de Beketch – Le journalisme ne permet pas de gagner sa vie. Ce qui permet de gagner sa vie c’est la prostitution journalistique. Mais c’est un autre métier.
Il manque une conclusion, plus terrible que celle de l’article : en appuyant ouvertement ou par journaliste courtisan interposé, un dirigeant politique mondial soumis aux groupes de pression pro-avortement, le pape François 1er se fait complice de ce “crime abominable” dont parlent pourtant les textes officiels du Concile Vatican II.
S’il n’y avait pas de souteneurs, il n’y aurait pas de prostitution journalistique.