Guerre liturgique à Grenoble-Vienne et alentour, les fidèles lancent un appel :
Oui à la paix liturgique dans la région Rhône-Alpes ! Oui au maintien de la messe traditionnelle et des apostolats qui lui sont liés ! C’est au nom de ces deux suppliques que l’AFSAN, entourée de communautés traditionnelles de la région Rhône-Alpes, a choisi d’interpeller les évêques de France, à travers une pétition et une lettre ouverte.
L’ensemble de l’épiscopat français se réunit en effet à Lourdes du 2 au 8 novembre prochain. Au programme, on s’en doute, la question cruciale du rapport Sauvé qui bouscule et blesse profondément l’Église de France. Mais certainement aussi l’application du Motu Proprio Traditionis Custodes du Pape François.
Dans une Église en crise, malmenée par les tempêtes soulevées par ce rapport, la question de la limitation de la messe en latin, mais aussi et surtout des œuvres qui lui sont liées, paraît en décalage profond avec l’urgence des chantiers auxquels sont confrontés nos évêques.
Ne rallumez pas la guerre liturgique, gardez-nous nos prêtres, ne diminuez pas leurs missions, conservez la fécondité pastorale de paroisses florissantes et dans l’unité de l’Eglise !
Lettre ouverte aux évêques
Grenoble, le 29 octobre 2021
Aux évêques de France
Objet : Lettre ouverte sur l’application du Motu Proprio Traditionis Custodes
Messeigneurs,
C’est en tant que membres de communautés attachées à la forme extraordinaire de la province Rhône-Alpes que nous nous adressons aujourd’hui à vous tous, membres de l’épiscopat français, réunis autour de la Vierge Marie dans son sanctuaire de Lourdes.
Cette lettre est une supplique de catholiques fervents, amoureux de l’Église, viscéralement attachés à elle et soucieux avant tout de suivre le Christ, dans un chemin choisi, à travers la liturgie propre au missel de Jean XXIII, dans la diversité qui fait l’unité.
Dans le diocèse de Grenoble-Vienne, la situation est aujourd’hui conflictuelle. Après un communiqué particulièrement sévère de Mgr de Kerimel, relayé dans le journal La Croix, décrivant les traditionalistes comme des extrémistes hors de l’Église, une association s’est créée pour s’élever contre ces propos et supplier Mgr de Kerimel de ne pas briser l’élan de deux communautés florissantes, aux apostolats très variés, ouvertes à tous et profondément dans l’unité de l’Église.
Mgr de Kerimel parle aujourd’hui d’une transition en douceur… mais nous vivons un passage en force. Et une transition vers quoi ? Si son action est de proposer seulement aujourd’hui une messe Paul VI en latin par mois, de quoi sera-t-elle suivie ? Pourquoi cette démarche, qui se veut un enjeu d’unité, serait-elle accompagnée de décisions qui s’apparentent à des sanctions auprès des deux desservants (fin des confirmations dans la forme extraordinaire, suppression des baptêmes d’adultes, suppression de l’aumônerie d’écoles hors contrat, suppression d’aumônerie scoute…). Jusqu’où cela ira-t-il ?
Cette décision dépassera-t-elle le diocèse de Grenoble-Vienne, et mettra-t-elle un frein à tant d’autres communautés de la Province ? Pourquoi ne pas tenter l’expérience de cette messe Paul VI en latin, ad orientem, dans une autre église du diocèse, invitant chaque catholique à en découvrir la richesse, dans la grande liberté des enfants de Dieu ?
Toutes ces questions soulèvent de l’inquiétude et de la peur. Nous sommes d’autant plus effrayés que nous voyons bien la barque de Pierre en pleine tempête, soulevée de tous côtés par les flots de la haine du monde, des idéologies contraires à la culture de la Vie qui s’affichent sans pudeur en son sein même, et rongée de l’intérieur par les cas d’abus sexuels, de diminution des vocations religieuses et sacerdotales, de désertion des églises.
Le moment pouvait-il être plus mal choisi de s’attaquer à ce qui n’est en réalité que l’amour d’une minorité pour une liturgie riche et qui fait sans cesse ses preuves, non seulement auprès de ceux qui y sont habitués mais aussi de ceux qui recommencent, et de ceux qui se convertissent ? Comment ne pas voir la demande croissante des fidèles, particulièrement depuis le début de la pandémie ?
Messeigneurs, nous vous demandons aujourd’hui de traiter la question proprement liturgique avec ceux qui sont concernés, les prêtres attachés à la forme extraordinaire et leurs supérieurs. Aujourd’hui des familles entières, des centaines d’enfants, d’adolescents, et d’hommes et de femmes de tous âges, assoiffés des sacrements du Christ et de l’enseignement de l’Église, sont accompagnés par ces prêtres. Beaucoup viennent au Christ et initient une vie chrétienne guidés par eux. Ne privez pas toutes ces âmes de ce qui participe si fortement de la féconde mission de l’Église.
Au nom de l’unité, au nom de la paix liturgique, au nom de l’amour de l’Église, que vous représentez tous ensemble en communion avec le pape, nous vous faisons cette prière : donnez-vous le temps, donnez-nous du temps, cette question ne sera résolue que dans un climat de grand dialogue, de grande confiance et de grand respect de ce que chacun représente.
Soyez assuré de nos prières ferventes pour l’Église universelle, et en particulier pour l’Église de France et pour chacun de vos diocèses.
Les communautés de Grenoble-Vienne, Annecy, Chambéry, Valence, Bourg-en-Bresse