Le Conseil d’Églises chrétiennes en France (CÉCEF) est profondément préoccupé pour l’avenir de notre maison commune, la biosphère, dans laquelle vivent plus de 7 milliards d’êtres humains et 8 millions d’espèces d’êtres vivants. La pandémie de la Covid-19 a montré combien notre humanité est fragile. Elle a démontré aussi que le pire peut être évité lorsque sont prises des décisions fortes et rapides.
La crise climatique, qui ne cesse de faire plus de morts et de déplacés (les prévisions de l’ONU et de la Banque mondiale oscillent entre 250 et 500 millions d’ici 2050), est l’une des principales préoccupations des jeunes et de toutes et tous pour l’avenir de l’humanité. Elle est indissociable du grave déclin de la biodiversité. Ces deux crises s’alimentent mutuellement. Leurs causes profondes s’originent dans un anthropocentrisme dévié qui réduit la nature à de simples ressources à exploiter, transformées en produits de consommation et en déchets. Cette dérive prédatrice de nos systèmes économiques se fonde, dans notre culture, sur une forme d’idolâtrie de la croissance et de la technique, aggravée par une attention insuffisante au sort des plus pauvres, premières victimes des dérèglements climatiques.
Nous avons conscience de la nécessité d’une conversion écologique personnelle et globale afin que les humains « cultivent » et « gardent » la Création, comme Dieu leur en donne la responsabilité (Genèse 2,15). Dans ce but, la démarche “Église verte” lancée par nos institutions accueille déjà presque 600 paroisses et autres communautés investies dans la sensibilisation et l’action écologiques, dans toute la France.
Du 1er au 12 novembre prochain, se tiendra à Glasgow la 26ème Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (la COP26). Six ans après l’Accord de Paris, les dirigeants seront appelés à faire preuve de courage et à se montrer à la hauteur des enjeux du plus grand défi de l’histoire de l’humanité. Conscients du fossé qui sépare l’action climat nécessaire de l’action effective et de la trajectoire actuelle vers 3 °C de réchauffement, et donc de l’importance cruciale de la COP26, le CÉCEF demande aux dirigeants du monde entier et à la France en particulier :
- de renforcer résolument les moyens d’actions afin d’atteindre l’objectif de l’Accord de Paris de contenir l’augmentation des températures à 1,5 °C à l’horizon 2100 ; en France, c’est l’ambition elle-même qu’il convient de revisiter, en s’alignant au moins sur l’objectif européen de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici à 2030 ;
- de privilégier les réductions d’émissions plutôt que d’éventuels mécanismes de compensation et de supposées “solutions” de géoingénierie ; ces dernières posent de réelles questions éthiques, en plus de risquer de détourner du nécessaire travail d’atténuation ;
- de ne soutenir ni ne subventionner aucun nouveau projet d’extraction d’énergies fossiles, en ligne avec le scénario à 1,5 °C du rapport Net Zero by 2050 de l’Agence Internationale de l’Energie.
- de rendre enfin effective la contribution minimale de 100 milliards de dollars des pays développés au mécanisme du Fonds vert pour le climat, afin de permettre l’atténuation tout comme la résilience et l’adaptation aux changements climatiques dans les pays les plus vulnérables.
A la veille de ces rencontres, le CÉCEF engage ses communautés à une journée de prière le 31 octobre et de jeûne le 6 novembre, afin de soutenir spirituellement l’engagement des personnes « de bonne volonté » et d’interpeller les décideurs nationaux et locaux.
Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, Conférence des évêques de France
Le pasteur François Clavairoly, Fédération protestante de France
Le métropolite Dimitrios, Assemblée des évêques orthodoxes de France
La prochaine déclaration oecuménique concernera l’extension de l’avortement à 14 semaines. Ou pas…