Nommé délégué apostolique aux sanctuaires de Lourdes en juin 2019, Mgr Antoine Hérouard a annoncé lors du pèlerinage national qui s’est achevé le 16 août dernier, qu’il allait abandonner cette fonction l’obligeant à de trop nombreux déplacements entre Lille et Lourdes. Il a aussi précisé que les sanctuaires seront à nouveau sous la direction du nouvel évêque diocésain, qui va être nommé à la suite de la nomination de Mgr Brouwet à Nîmes. Cette mesure confirme que la séparation des sanctuaires d’avec le diocèse était bien une « punition » qui frappait Mgr Brouwet.
L’abandon d’une partition entre sanctuaires et diocèse tient sans doute aussi au fait qu’elle a été suivie de difficultés entre Mgr Rino Fisichella, Président du Conseil Pontifical pour la Nouvelle Évangélisation, qui voulait mettre les sanctuaires lourdais sous la juridiction de son Conseil, et la Conférence des Évêques de France, qui ne souhaitait pas voir échapper une source de revenus dont l’Église de France a aujourd’hui le plus grand besoin. En outre, la séparation juridique des sanctuaires et du diocèse, et par conséquent de l’association cultuelle diocésaine, eût posé un problème épineux de droit civil ecclésiastique et exigé la création d’une entité civile séparée de l’association diocésaine, entité étrangère, en l’état actuel, à la jurisprudence du Conseil d’État. Pour l’instant, malgré la nomination d’un délégué apostolique, les comptes des Sanctuaires restaient intégrés à ceux de l’association diocésaine.
Mgr Hérouard, originaire du diocèse de Paris, qui fut secrétaire général de la Conférence des Évêques de France, puis recteur du Séminaire français de Rome, avant de devenir évêque auxiliaire de Lille, se trouve en quelque sorte en disponibilité. Notable figure du haut clergé de tendance qualifiable de sagement mais clairement progressiste, il serait promis, selon des rumeurs, non encore confirmées, à devenir archevêque de Toulouse, Mgr Robert Le Gall, l’actuel archevêque, ayant atteint l’âge de la retraite.