L’épiscopat américain, réuni en Assemblée plénière, s’interroge sur l’éventuelle excommunication de Joe Biden, en raison de son soutien à la loi sur l’avortement.
Le quotidien La Croix, journal officieux de la CEF, a fait appel à une spécialiste de la politique américaine contemporaine, Marie Gayte, chercheuse au laboratoire Babel de l’Université de Toulon; Vous l’avez compris, elle n’est pas théologienne… Mais peu importe, ce qu’elle écrit va dans le sens de ce que souhaite faire passer La Croix. A savoir qu’il ne faut pas excommunier Joe Biden.
Et pour cela, la meilleure arme reste le relativisme. L’avortement n’est pas grave, c’est bien connu, c’est la suppression de quelques cellules et non ce crime abominable dénoncé jusque dans les textes du Concile Vatican II ! Elle écrit donc :
En fait, l’excommunication est une arme très puissante qui doit rester comme un horizon. Elle ne devrait être mise en oeuvre que pour des situations exceptionnelles (guerre, dictature menaçante, etc.) où le discernement devient impératif et les lignes de fractures évidentes.
L’avortement, nous y sommes tellement habitués (230 000 avortements en France, soit seulement 600 chaque jour que Dieu fait) que ce n’est plus un problème.
En revanche, ce qui est très grave, et notre chercheuse n’omet pas de l’écrire, c’est ce qu’avait osé faire Mgr Lefebvre :
Mais c’est une décision qui ne peut concerner que les péchés contre le Corps du Christ lui-même par exemple contre l’unité de l’Église, ce qui est arrivé avec Mgr Marcel Lefebvre en 1988 quand il a ordonné quatre évêques contre l’avis de Rome. On ne peut pas intégrer dans la communion celui qui détruit ce corps.
Enfin, dans un exercice schizophrénique devenu commun, elle n’hésite pas à écrire, pour justifier qu’il ne faut pas excommunier Biden :
on peut être contre l’avortement et favorable à son inscription dans la loi pour qu’il y ait moins de souffrance et des conditions plus humaines pour les personnes.
C’est plus humain d’exterminer un petit d’homme dans le sein de sa maman…
Enfin, la fin, dans la droite du slogan “Nous sommes l’Eglise” est une étonnante revendication. En effet, la chercheuse souhaite que l’excommunication ne soit pas infligée par l’épiscopat mais par l’ensemble des baptisés :
C’est une décision tellement grave qu’elle devrait être prise par le corps ecclésial dans son ensemble, – pas par la hiérarchie seulement, encore moins par une assemblée nationale d’évêques -, et avec « crainte et tremblement » parce qu’elle est dangereuse : elle peut transformer l’eucharistie en instrument de chantage politique mondain et contribuer à brouiller encore plus la visibilité du Christ dans le monde.
Chiche ? Il n’est pas certain qu’elle y gagne au change. Les nouvelles générations catholiques sont bien plus pro-vie que celles des années 70 !