Cette fois ce n’est pas l’Eglise catholique du Québec qui s’oppose à la défense du patrimoine religieux pour de basses raisons pécuniaires, mais une municipalité qui s’évertue à chasser le prêtre de son presbytère et à le condamner à l’abandon. La bâtisse date pourtant en grande partie de 1713 – presque banal dans la vieille Europe, mais il s’agit d’un des plus vieux presbytères catholiques du Québec et même d’Amérique du Nord, encore occupé à ce jour.
Il s’agit du presbytère de Saint-Michel de Bellechasse, que la paroisse, rappelle le journal québecois Le Devoir, “a dû se résoudre à quitter l’édifice, propriété de la Ville, à la suite d’un débat politique avec l’administration actuelle, explique Simon Noël, directeur général de la fabrique.La fabrique doit ramasser ses pénates pour se reloger à l’église, située à deux pas. Ce bâtiment de 1879, inscrit lui aussi au répertoire du patrimoine culturel du Québec, fait du coup l’objet de travaux qui en changeront l’allure“.
Quant à la municipalité, elle ne se montre guère volontaire pour la préservation du patrimoine : “le maire s’est toujours montré peu enthousiaste à l’idée de protéger ce lieu. Au conseil municipal où elle siège, Sylvie Lauzon constate que le seul projet pour l’instant est de laisser le bâtiment à l’abandon.
« Quand c’est vide et laissé à l’abandon, déplore Mme Lauzon, on sait ce qui peut arriver. Il y a le vandalisme… L’édifice peut prendre feu… On a vu ça ailleurs ! Il y a six portes d’accès pour entrer dans le presbytère. Même avec des caméras de surveillance, on ne sait pas. À le laisser abandonné, on ne sait jamais ce qui peut arriver. » Pour sa part, le directeur général de la fabrique, M. Simon Noël, dit avoir confiance pour l’avenir de ce presbytère historique. « C’est le plus vieux presbytère en Amérique du Nord. Il a résisté à Wolfe, à la guerre. Je suppose qu’il va résister au maire Tessier”
Sylvie Lauzon et d’autres paroissiens ont constitué une association, la Société des amis du presbytère de Saint-Michel de Bellechasse – une rareté dans ce pays où la société civile semble bien moins active qu’en France, ce qui explique aussi que les jauges destinées à entraver l’exercice public des cultes (25 quelle que soit la taille de l’église) y perdurent. L’objectif est de sauver et faire vivre le presbytère, en y installant un musée rural. La grange à dîmes qui le jouxte date de 1818 – un âge très canonique au Québec.
Mes chers Amis,
C’est une catastrophe!
Prions bien le Saint Rosaire!
Très humblement vôtre,
Le pauvre pécheur que je sais être (c’est déjà cela)!