En ce fête du Sacré-Coeur, le RP Augustin-Marie, FSVF nous rappelle le mystère du Coeur de Notre-Seigneur Jésus-Christ :
On commémore cette année l’anniversaire de l’édification de la basilique du vœu national, le Sacré-Cœur de Montmartre. Mais avant d’être la monumentale église qui domine paisiblement Paris, la basilique est le lieu où l’on médite sur le mystère du cœur de Jésus, notre Dieu.
Le cœur de Dieu
Jésus est à la fois homme et Dieu. Son cœur, qui est un cœur humain, est le lieu de ses pensées et de ses désirs. Ce cœur symbolise aussi le lieu des pensées et des désirs de Dieu pour l’homme. Dans ce cœur, nous voyons l’amour brûlant de Dieu pour tous les hommes.
Merveille de l’amour de Dieu
Cet amour nous est dévoilé peu à peu dans la Bible. Dans le Nouveau Testament, saint Paul essaie de nous introduire dans la compréhension de l’amour de Dieu : « Ainsi vous recevrez, dit-il, la force de comprendre, avec tous les saints, ce qu’est la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur… » (Éphésiens 3, 18). Il est tellement enthousiasmé par son sujet qu’il ne termine pas sa phrase ! De quelle largeur, longueur, hauteur, profondeur s’agit-il ? Il faut poursuivre sa pensée malgré son silence. Il s’agit des dimensions du plan de Dieu, des dimensions de l’amour de Dieu, des dimensions du cœur de Dieu.
Largeur
La largeur de l’amour de Dieu, c’est son universalité, car il se porte sur tous les hommes, aussi bien sur les justes que sur les pécheurs. Mais justes et pécheurs sont bénéficiaires de cet amour de façons diverses. C’est l’amour de Dieu qui justifie le juste ; quant au pécheur, l’amour le presse vers la justice et lui fait sentir sa misère et la tristesse de sa condition de pécheur.
Longueur
La longueur de l’amour de Dieu, c’est pour ainsi dire la patience de Dieu, qui accepte, qui supporte, qui tolère que les hommes vivent loin de lui et parfois contre lui. Il patiente en attendant le retour des hommes vers lui. Le cœur de Dieu est longanime.
Hauteur
La hauteur de l’amour, c’est l’espace qui sépare la misère de la miséricorde, la misère de mon cœur, sans cesse envahi par l’ennemi qui y sème l’ivraie qui étouffe, de la miséricorde du cœur de Dieu, doux et humble, auprès duquel se trouvent repos et consolation, force et vertu. Le cœur de Dieu face au cœur de l’homme, c’est l’abîme qui appelle l’abîme ; l’abîme de bonté qui cherche écho, sans cesse, dans l’abîme de l’égoïsme. Ô toi, dont le cœur est trouble, je t’attends, je t’espère, je veux mettre en toi la sécurité de mon cœur.
Profondeur
La profondeur de l’amour, c’est la source, l’origine d’un tel mystère. Saint Paul oriente nos esprits vers le Principe sans principe, « le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, devant qui toute paternité tire son nom au ciel et sur terre ».
Telles sont les dimensions du cœur de Dieu, qui nous sont données à voir dans le Sacré-Cœur. En lui, nous trouvons consolation, sécurité, force, vertu, esprit de résistance, ambitions spirituelles et désir des biens célestes. À lui soit la gloire dans les siècles des siècles. Amen !
Père Augustin-Marie
Actuailes n°133 – 9 juin 2021