Mariés depuis 14 ans, Pierre et Sophie Mosser, tous deux œnologues de formation, ont vendu leur maison pour s’installer en novembre 2020 avec leur 5 enfants dans le presbytère de l’église Sainte-Douceline à Hyères. Cet appel familial à vivre dans la sobriété et à partager la joie de croire dans un quartier défavorisé a progressivement été préparé par leur parcours de foi…
Le désir d’évangéliser en couple
« Le jour de notre mariage, nous étions loin de penser à notre appel à la mission, confie Sophie. Même si j’aimais déjà parler de Jésus à ceux qui ne le connaissaient pas, comme je l’avais fait avec Pierre… » Ayant découvert l’Église lors de leur préparation au mariage dans la paroisse de Hyères, Pierre vit sa conversion le jour J, en regardant Jésus sur la croix et en recevant une paix intérieure profonde. A la fin de la messe, il annonce à sa femme : « J’ai la foi, je veux être baptisé ! » Pierre raconte :
« J’ai reçu le baptême deux ans plus tard. Les premières années, nous avons construit et approfondi notre foi en couple et en famille. Plus notre foi grandissait, plus nous avions envie de la transmettre. Nous avions tous deux le désir de voir Dieu agir dans le cœur des gens ».
Des appels à la mission
Lors de leur arrivée en famille à Hyères, le curé les sollicite pour rendre service à la paroisse. Ils s’engagent dans la préparation au mariage, là où Pierre avait lui-même beaucoup reçu.
« Durant ces 6 années d’accompagnement de fiancés, nous avons pris conscience de la soif de Dieu présente en tout homme, du besoin de chacun de rencontrer Jésus. Nous avons aussi été marqués par la force du témoignage en couple – loin des grandes catéchèses – et avons appris à partager le nôtre. Nous voulions à notre tour témoigner de notre joie de croire ! »
En 2019, lors d’une session Priscille et Aquila, Pierre et Sophie ressentent un appel à une vie plus missionnaire. « Le Seigneur est venu nous parler à travers l’étude d’un passage des Actes des Apôtres (Ac 2, 42-47). Il nous appelait à nous tourner davantage vers les autres, à vivre en communauté avec sobriété. » À leur retour, cherchant à concrétiser cet appel, ils songent à vivre dans un éco-hameau, avant d’entendre parler du projet de revitalisation d’église à Sainte-Douceline et de suivre en équipe une formation à Londres…
Un visage d’Église en sortie
« Seriez-vous prêts à vendre votre maison ? » Cette question posée par le père Benoît Moradei, responsable du projet et curé de Sainte-Douceline, répond précisément à leur désir de détachement matériel. Pierre explique :
« La crise sanitaire a renforcé notre conviction de devoir réinventer notre façon de vivre pour être plus en cohérence avec la création. Durant le premier confinement, nous avons pu discerner et longuement parler du projet aux enfants, en leur disant qu’ils avaient également un rôle à jouer. Passer autant de temps en famille nous a préparés pour la suite ! »
Résidant sur place depuis novembre 2020, la famille souhaite créer des liens avec les habitants du quartier et les inviter à rencontrer Jésus.
« Nous formons une équipe de 15 personnes envoyées en mission depuis l’église mère Saint-Louis. Ensemble, nous découvrons progressivement les besoins, les souffrances, mais aussi les richesses de ce quartier pour pouvoir mieux nous mettre à son service. Nous nous sentons encouragés par le Seigneur qui place les bonnes personnes sur notre route pour répondre aux besoins de la mission. Parmi les nombreux exemples, la mairie nous a proposé un terrain pour notre jardin partagé, avant même qu’on lui en parle, tandis que le gérant d’un supermarché voisin nous donne chaque semaine des colis alimentaires pour les habitants. C’est étonnant, mais il suffit qu’on ait besoin d’une pancarte pour le jardin pour rencontrer le lendemain une personne qui travaille le bois et qui peut nous la faire ! À travers ce projet, nous grandissons encore dans la foi et la confiance en Dieu. Nous savons que c’est lui qui le porte ! »