L’abbé Philippe Laguérie, fondateur et supérieur émérite de l’Institut du Bon Pasteur, a rendu hommage à son confrère et ami l’abbé Paul Aulagnier rappelé à Dieu le 6 mai dernier. L’abbé Aulagnier n’a pas ménagé son énergie, en sillonant la France pour faire rayonner la tradition catholique dont il était véritablement irradié et qu’il ne voulait surtout pas laisser sous le boisseau… nul doute que son riche ministère a porté des fruits et en portera encore !!
La question qui demeure : où un tel homme trouvait-il une telle énergie, jusqu’à 78 ans ? On ne peut qu’esquisser la réponse mais sans crainte de se tromper. Une Foi inébranlable puisée dans la loyauté de son père, notaire, et la grande piété de sa mère. Une piété personnelle prioritaire ; aussi rapide au volant qu’il était lent dans sa messe et son bréviaire. La rencontre et la collaboration de trente années avec Mgr Lefebvre et pour lequel il aura une admiration et une fidélité sans faille, bien au-delà de sa vie terrestre.
Mais ceux qui furent ses proches et ses amis (ce dont je m’honore) savent qu’il y a une explication bien plus profonde à cette vie toute donnée. Une ardente charité pour le Christ-Jésus. Le « petit » Paul avait ceci de commun avec le Grand qu’il pouvait en toute vérité faire siennes ses sentences lapidaires : « Caritas Christi urget nos », la charité du Christ nous presse. Mais aussi « Pour moi, vivre, c’est le Christ » ou encore « Il m’a aimé et s’est livré pour moi ». Ordonné prêtre le jour de sainte Marguerite-Marie, son sacerdoce était immergé, enraciné dans la charité. De sorte qu’en présence de l’abbé Aulagnier cette douceur de l’amour du Christ rejaillissait sur ses proches. Il faisait bon discuter avec lui, apprendre mille secrets, participer à ses combats, ses joies, ses inquiétudes, ses espoirs et son Espérance. Il nous faudra attendre de le rejoindre là-haut pour retrouver cette douceur de l’amitié sacerdotale. Pour l’heure, j’imagine qu’après les formalités d’usage, saint Pierre, Jésus, la Vierge Marie, il va se précipiter sur Mgr Lefebvre pour lui demander avec avidité et émotion : « Alors, ces trente années d’absence (1991-2021) les ai-je employées comme vous vouliez » ? Nul doute qu’il en obtiendra un beau sourire.
Très bel hommage ! Merci Monsieur l’Abbé. De Là-Haut l’Abbé Aulagnier doit certainement vous et nous envoyer une pluie de douceur et de charité.