Le projet de démolition de l’église Sainte-Madeleine à la Ferrière de Flée, dans le diocèse d’Angers, fait couler beaucoup d’encre et provoque de nombreuses réactions, de RCF à Famille chrétienne, en passant par Valeurs Actuelles et Le Figaro. Une destruction envisagée par la municipalité qui peine à entretenir cet édifice du XIXème siècle. Cinq autres églises sur le territoire communal risquent de subir le même sort. Dans un communiqué sibyllin, Mgr Delmas n’a rassuré personne :
L’avenir de l’église Sainte-Madeleine de la Ferrière-de-Flée est l’objet de débats dans les médias depuis plusieurs jours.
Cette église est fermée pour des raisons de sécurité depuis huit ans. Ainsi, pour permettre aux habitants et à la communauté paroissiale de disposer d’un lieu de culte, j’ai accepté le transfert de l’affectation cultuelle sur un bâtiment situé à proximité immédiate.
Le souci premier du diocèse d’Angers est bien sûr le maintien d’un un lieu de prière et de vie pour tous et les communautés paroissiales locales en particulier.
Dans le même temps, je reste très vigilant quant à l’avenir des églises en Anjou et demande que tout soit mis œuvre pour que ce patrimoine commun puisse perdurer.
Outre Stéphane Bern, l’historien et spécialiste du XIXème siècle Eric Anceau s’est indigné :
« Pour certains le patrimoine du XIXe siècle n’existe pas. Peu importe le maître-autel de Perrault et les vitraux de Clamens, on vendra tout cela à l’encan ou on détruira à la pelleteuse ».
Le curé de la paroisse, le père Emmanuel d’Andigné, n’avait même pas été invité à la réunion organisée le 4 mai entre la mairie et la commission diocésaine des églises :
«Je n’ai été contacté par personne de la mairie, c’est ahurissant. S’ils m’avaient invité, j’y serais allé».
Il s’oppose à la destruction de l’église.
Paul Iojna-Trat, délégué régional de la Fédération Patrimoine et environnement, se montre très inquiet :
« Il semble y avoir une véritable pression de cette commission diocésaine auprès de l’évêque mettant en danger certaines églises. Ces dernières années, deux édifices ont connu les mêmes menaces que l’église de la Ferrière-de-Flée ».
Le sort de l’église de Ferrière de Flée repose entre les mains de l’évêque d’Angers, Mgr Emmanuel Delmas, affectataire, et celles du préfet de Maine-et-Loire, Pierre Ory, propriétaire.
Depuis les années 2000, plus de 20 églises ont été détruites et en 2013, près de 250 étaient menacées en France, chiffrait La Croix .