Le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les Évêques, décrit le processus de nomination des évêques :
Tous les trois ans, une liste de promovendis est établie par les évêques métropolitains, c’est-à-dire une liste de prêtres qui pourraient être aptes à la fonction épiscopale, selon les indications des évêques de la Métropole. La Nonciature examine ces candidatures à travers un processus de consultation du peuple de Dieu, qui a pour caractéristique une confidentialité maximale. Dans le processus de consultation, une stricte confidentialité est demandée aux personnes sollicitées afin de garantir la véracité des informations et surtout de protéger la réputation de la personne étudiée.
Une fois que les meilleurs profils ont été identifiés pour répondre aux besoins du moment, elle les transmet au Saint-Siège. Le Saint-Siège, par l’intermédiaire de la Congrégation pour les Évêques, examine les candidatures à la lumière de critères généraux et, avec l’aide d’une assemblée de membres désignés par le Saint-Père, actuellement 23 cardinaux et évêques du monde entier, procède à l’évaluation finale qui sera proposée au Pape pour sa décision finale.
N’y a-t-il pas le risque que des appartenances ou des conditionnements de nature particulière pèsent sur le processus de sélection des prélats? Comment éviter cela?
Comme dans toute chose humaine, les ambitions, l’envie, les intérêts personnels se retrouvent chez les informateurs. Pour éviter cela, il faut cultiver un esprit de détachement dans le peuple de Dieu et dans la formation des prêtres. L’Église n’a pas besoin d'”escaladeurs sociaux”, de personnes qui cherchent les premières places, mais d’hommes qui veulent sincèrement servir leurs frères et leur montrer le chemin de la foi et de la conversion.
Dans le profil pastoral d’un évêque, les qualités humaines, les vertus spirituelles ou la capacité à gouverner un diocèse comptent-elles davantage?
La Congrégation pour les Évêques, contrairement à la Congrégation pour les Saints, s’occupe des profils pastoraux de candidats qui ne sont pas encore parfaits, mais d’hommes en voie de perfection. Chez un prêtre à proposer à l’épiscopat, les vertus théologales et cardinales, les soi-disant principales vertus humaines, comptent certainement, mais parmi toutes, la plus importante pour cette fonction est la prudence. La prudence ne doit pas être comprise comme une réticence ou une timidité, mais comme un équilibre entre l’action et la réflexion dans l’exercice d’une responsabilité qui exige beaucoup d’engagement et de courage.