Il n’y a pas que les évêques d’outre-Rhin qui s’opposent à la doctrine de l’Eglise sur l’homosexualité. En France, il existe un mouvement LGBT plus ou moins en marge de l’Eglise, qui s’échine à saper les fondements de la doctrine catholique sur le mariage. On connaissait l’association David et Jonathan, mais elle a fait des émules, jusque chez certains évêques.
Le diocèse d’Aire et Dax, dirigé par Mgr Souchu, fait la promotion sur sa page Facebook de Bernard Massarini, prêtre lazariste, qui a passé plusieurs années en Bolivie. Il accompagne depuis longtemps des personnes LGBT+ qui cherchent à vivre leur foi au sein de l’Eglise catholique et anime formations et retraites sur le sujet. Il vient de publier un ouvrage sur Homosexuels et transgenres en Eglise – Une éthique repensée. Il a été interrogé sur Parole Adour, une radio liée au diocèse. Il y développe sa pensée contestataire en remettant en cause la doctrine de l’Eglise sur le mariage, car bien évidemment il souhaite que les homosexuels se marient et sans doute que cette union soit bénie, contrairement à ce que rappelle la Congrégation pour la doctrine de la Foi dans une note récente.
L’association Devenir Un En Christ développe aussi une pensée typiquement moderniste :
La question, pour tout chrétien, est donc de savoir ce qui le rend véritablement vivant. Si le fait d’être continent rend joyeux, tourne vers les autres, permet un approfondissement de la vie de foi, alors la continence est un vrai chemin de vie. Mais si cela rend triste, malheureux, infécond, coupé des autres et de soi-même, alors il est essentiel de se rendre compte qu’elle n’est pas un chemin de vie. À l’inverse, si le fait d’avoir des relations avec une personne de même sexe et de l’aimer rend heureux, épanoui, fécond, généreux, dans une relation de qualité avec les autres, alors ce choix de vie porte des fruits qui sont bons pour soi et pour les autres.
Être continent ou non est donc une question de choix de vie. À chacun de prendre le temps de prier, de discerner ce qui est bon pour lui, de se faire conseiller et accompagner, de faire éclairer sa conscience, de décider ce qu’il choisit, de voir ce qui est vie pour lui, puis de pouvoir confirmer son choix en fonction des fruits qu’il porte.
Cet ouvrage a été préfacé par Mgr Daucourt, évêque émérite de Nanterre…
Le Catéchisme de l’Eglise catholique doit sans doute être réécrit :
2357L’homosexualité désigne les relations entre des hommes ou des femmes qui éprouvent une attirance sexuelle, exclusive ou prédominante, envers des personnes du même sexe. Elle revêt des formes très variables à travers les siècles et les cultures. Sa genèse psychique reste largement inexpliquée. S’appuyant sur la Sainte Écriture, qui les présente comme des dépravations graves (cf. Gn 19, 1-29 ; Rm 1, 24-27 ; 1 Co 6, 10 ; 1 Tm 1, 10), la Tradition a toujours déclaré que ” les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés ” (CDF, décl. ” Persona humana ” 8). Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas.
2358Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présente des tendances homosexuelles foncières. Cette propension, objectivement désordonnée, constitue pour la plupart d’entre eux une épreuve. Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Ces personnes sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie, et si elles sont chrétiennes, à unir au sacrifice de la croix du Seigneur les difficultés qu’elles peuvent rencontrer du fait de leur condition.
2359Les personnes homosexuelles sont appelées à la chasteté. Par les vertus de maîtrise, éducatrices de la liberté intérieure, quelquefois par le soutien d’une amitié désintéressée, par la prière et la grâce sacramentelle, elles peuvent et doivent se rapprocher, graduellement et résolument, de la perfection chrétienne.
Alors que la CEF fait preuve d’une grande activité à l’égard des abus sexuels, dont certains remontent à plusieurs décennies, elle devrait s’interroger sur ces abus spirituels concernant la sexualité au sein de l’Eglise en France aujourd’hui. Dans un texte récent sur les abus sexuels (et qui a fait polémique, on comprend pourquoi…), Benoît XVI écrivait :
Comme j’ai essayé de le montrer, le processus de dissolution de la conception chrétienne de la morale, préparé depuis longtemps et en cours de réalisation, a connu une radicalité sans précédent dans les années 1960. Cette dissolution de l’autorité de l’Église en matière de morale devait nécessairement avoir des conséquences sur les différents domaines de l’Église. Dans le cadre de la réunion des présidents des conférences épiscopales du monde entier, avec le pape François, la question de la vie sacerdotale, ainsi que celle des séminaires, a revêtu un intérêt particulier. En ce qui concerne le problème de la préparation au ministère sacerdotal dans les séminaires, on constate un effondrement de la forme précédente.Dans divers séminaires, des clubs homosexuels ont été mis en place, qui ont agi plus ou moins ouvertement et qui ont considérablement modifié le climat dans les séminaires.
Si les évêques pouvaient éviter de se réveiller dans 30 ans…