Le Rocher, bulletin du District de Suisse de la Fraternité Saint-Pie X, a interrogé l’abbé Bernard de Lacoste Lareymondie, directeur du Séminaire Saint-Pie X d’Ecône. Il revient sur les spécificités du Séminaire, son fonctionnement et les qualités nécessaires aux candidats.
Rappelons que les séminaires de la Fraternité comptent près de 220 séminaristes. Deo gratias !
Le Rocher : Le monde extérieur à la Tradition prétend, parfois, que le style de vie de nos séminaires promeut une séparation du « monde » vu comme une distraction dont il faut tenir éloignés les séminaristes. Pour les mêmes observateurs, cette attitude face au monde aurait des retombées négatives au moment de l’apostolat. Comment répondez-vous à une telle affirmation ?
Il est vrai que le séminariste, pendant ses six années de formation, est séparé du monde. Le séminaire ressemble un peu à un monastère. Loin de l’agitation et de l’excitation du monde, le séminariste peut ainsi prier et étudier dans la paix, le silence et l’union à Dieu. De même que le Christ a vécu caché 30 ans à Nazareth, et qu’il s’est retiré 40 jours dans le désert, avant de commencer sa vie publique, de même le futur prêtre a besoin de se préparer à sa mission sublime en vivant retiré et caché. C’est dans la mesure où le prêtre est saint, uni à Dieu, qu’il répand avec abondance les grâces sur les âmes. Cette séparation du monde favorise donc l’apostolat.
Il ne faut pas considérer le ministère sacerdotal comme un activité purement humaine. Le pape Pie XII l’a bien expliqué : « La condition essentielle de la fécondité apostolique, c’est la sanctification personnelle de l’apôtre, le souci généreux et constant de sa vie intérieure, l’union de l’âme sacerdotale avec le Seigneur par une vie de prière et de sacrifice. Cette vie, quand elle est intensément vécue, opère des miracles dans le domaine du travail apostolique. »
En plus, il est faux de dire que les jeunes prêtres ignorent tout du monde actuel. Les vacances, surtout l’été, sont l’occasion pour les séminaristes d’aider les prêtres dans leur apostolat.
Le Rocher : Pouvez-vous nous indiquer trois qualités indispensables pour un prêtre ?
Mgr Lefebvre disait : « Pour sauver les âmes, il ne faut pas croire que c’est le prêtre le plus intelligent qui y parviendra le mieux, mais ce sera le plus saint ». Or les principaux obstacles à la sainteté sont les trois concupiscences : l’avarice, l’impureté et l’orgueil. Le prêtre doit donc surmonter ces obstacles par la pratique des trois conseils évangéliques : il doit être pauvre, chaste et obéissant.
Par la pauvreté, il est détaché des biens de la terre, ce qui lui permet de s’attacher aux vrais biens, les biens éternels : la grâce et les vertus. Il peut ainsi s’occuper de ses fidèles d’une façon désintéressée.
Par la chasteté, le prêtre est détaché des plaisirs de la chair et donne son cœur à Jésus-Christ de façon totale, sans partage. Il peut ainsi aimer ses fidèles d’un amour de charité surnaturelle.
Par l’obéissance, le prêtre est un instrument docile dans les mains de Dieu, par l’intermédiaire de son supérieur ecclésiastique. Il peut ainsi exercer son ministère d’une façon conforme à la volonté de Dieu et non à sa manière personnelle de voir.
Le Rocher : Que conseillez-vous à un jeune homme qui pense être appelé par Dieu au sacerdoce ? Que doit-il faire concrètement ?
Si un jeune homme pense que Dieu l’appelle à être prêtre, il ferait bien de suivre une retraite spirituelle. C’est en effet un moment privilégié pour mieux comprendre ce que Dieu attend de nous. Ensuite, il est bon de se confier à un prêtre sage, pour lui demander conseil. Si l’avis de ce prêtre est favorable, il est utile d’aller passer quelques jours au séminaire de Flavigny, en France. En attendant, ce jeune homme doit être capable d’user des nouvelles technologies de façon vertueuse. De nombreux jeunes sont sourds à l’appel de Dieu, ou bien entendent cet appel mais ne parviennent pas à y répondre, parce qu’ils sont esclaves de leur smartphone. L’impureté diffusée par internet tue de nombreuses âmes. C’est le plus grand obstacle aux vocations sacerdotales. Seule une vie de prière et de mortification donne à l’âme la force de dominer ces instruments. La dévotion à la sainte Vierge Marie, mère du prêtre, est irremplaçable.
Merci à Mgr Lefebvre d’avoir fondé la Fraternité St Pie X, ses séminaires, ses écoles, ses lieux de culte.
Mgr Lefebvre a sauvé la foi catholique, le sacerdoce et la messe traditionnelle.
Sans l’action de Mgr Lefebvre la révolution de Vatican II aurait tout détruit, il ne resterait plus rien.
Ne l’oublions pas.
Bonjour TD,
l’action de Mgr Lefebvre a été bénéfique au moment de l’Histoire que vous évoquez. Je ne sais pas si elle a été unique : au moins en Angleterre, un motu proprio (je crois) avait été obtenu de son vivant, sans lui. En France, toute une galaxie de prêtres réfractaires a officié dans des granges ou des garages sans être affilié à la FSSPX. Celle-ci a cependant donné une visibilité et une pérennité à un combat qui sans elle se serait sans doute éteint en France avec les derniers prêtres résistants. Sans l’absolutiser, je crois qu’on peut reconnaître à la FSSPX ce rôle, indéniablement positif.
Deux questions, une sur le passé, une pour l’avenir.
Pour le passé : que ce serait-il passé si la FSSPX avait “joué le jeu” quand Jean-Paul II a tendu la main ? En 1984, le retour de la FSSPX dans l’Eglise aurait encore accentué à droite le redressement du Saint Père. Qu’il est tragique maintenant de lire sous la plume de la FSSPX des vitupérations contre le pontificat actuel agrémentées de “il faut bien reconnaître que sous Jean-Paul II c’était quand même autre chose”. Eh oui, c’était bien autre chose, quel dommage de ne pas l’avoir vu avant. Idem pour le pontificat de Benoît XVI. Quelle occasion ratée !
Pour le présent et l’avenir : quand pourrons-nous citer la FSSPX comme modèle d’humilité, de simplicité, de charité fraternelle ? Plaise à Dieu que ce soit de mon vivant. En attendant je prie pour eux et je les accueille en frères quand j’en croise. La liturgie latine est un ensemble creux si elle n’est pas habitée par l’amour de Dieu ET l’amour du prochain. Oremus pro invices (prions les uns pour les autres)
Ce qui est creux c’est la nouvelle religion Vat2 et sa liturgie à la sauce protestante Paul6, la messe creuse sans Dieu, aussi creuse que nos églises qui ont perdu leur âme et se sont vidées d’un coup. Plus rien de sacré. Il ne faut plus adorer le Christ d’ailleurs les conciliaires l’ont remisé sur le côté dans un coin. Adorer le Christ c’est même devenu périmé, défendu, pas moderne le mot sacré pour eux … Puisque les prêtres conciliaires veulent vivre comme monsieur tout le monde, les anonymes et les païens, en se moquant du Christ, ce ne sont pas les laïques qui feront le travail à leur place ni les femmes les curées ! JeanPaul2 embrasse le coran, Bergoglio se prosterne devant la déesse Pachamama, etc, etc ..
Que vaut la main tendue des hypocrites qui se comportent comme des hérétiques.
Pour l’avenir l’Eglise et les catholiques ont simplement besoin d’un Pape catholique, vicaire du Christ.