Après Lyon où il a géré la transition après la renonciation du cardinal Barbarin, Mgr Michel Dubost est envoyé par la Congrégation pour l’évangélisation des peuples en Guyane, où le diocèse est secoué par de terribles révélations concernant son évêque émérite, Mgr Emmanuel Lafont.
Agé de 78 ans, Mgr Dubost devient administrateur apostolique du diocèse de Cayenne, en attendant la nomination d’un nouvel évêque. L’évêque émérite d’Évry connaît relativement bien la Guyane et son Église, pour s’y être rendu à plusieurs reprises en tant qu’évêque aux Armées (1989-2000) et pour animer des retraites pour son clergé.
Une plainte a été déposée mi-mars contre Mgr Emmanuel Lafont pour « abus de faiblesse ». Si l’affaire est vraie, elle est sordide. Un jeune Haïtien affirme que l’évêque l’hébergeait à l’évêché et l’aidait à obtenir des papiers en échange de relations sexuelles. Ce que l’évêque, ancien de la JOC, nie. Mais cette accusation n’est pas la première, au point que bon nombre de prêtres ont refusé de participer à la dernière messe de l’évêque. Déjà en 2008 cinq prêtres dont le vicaire général et le chancelier du diocèse avaient déjà alerté Rome par un courrier envoyé au nonce apostolique aux Antilles. Ce dernier a décidé, le 2 avril, l’ouverture d’ “une enquête approfondie sur les accusations portées contre Mgr Emmanuel Lafont”, alors que Mgr Jean Bonfils, évêque émérite de Nice, en avait déjà mené une. Pour celui qui a préfacé l’édition française de l’exhortation sur l’Amazonie signée par le pape François, cela fait désordre.
Outre les accusations portées contre Mgr Lafont, un prêtre est actuellement sous le coup d’une enquête pour viol sur mineure de plus de 15 ans. Un autre, en 2014, s’est fait ligoter et cambrioler par une bande après des relations avec une prostituée.